les distances de sécurité


Suite aux campagnes publicitaires de la sécurité routière, je profite régulièrement de la route des vacances pour observer et réfléchir aux problèmes en question (j'ai d'abord été tenté d'intituler cette page “les terroristes sont parmi nous”, puis je me suis dit que c'était légèrement exagéré).

Sur le thème “deux bandes, ça va ; une seule bande, bonjour les dégâts...”, il me semble qu'il subsiste bien du travail d'information (de verbalisation ?) à accomplir.

Sur l'autoroute, j'ai constaté que la majorité des voitures sur la file de droite roulent entre 110 et 120 km/h avec un écart d'environ une bande seulement (celles qui mesurent environ 50 m) ; hélas c'est en fait difficile de faire mieux, car dès qu'on laisse une distance un peu plus grande, une voiture s'intercale (soit à partir de la file de gauche, soit à partir de la file de droite en doublant).

Mais j'ai surtout constaté que si la majorité des voitures sur la file de gauche roulent entre 120 et 150 km/h (les excès sont modérés), c'est très souvent avec un écart d'environ un pointillé seulement (ceux qui mesurent environ 10 m ; évidemment, personne n'a dû leur expliquer que quand ou roule sur la file de gauche, il faut continuer à prendre comme référence les bande situées le long de la file de droite...).

Compte tenu du fait que, pour de telles distances (environ 10 m), la sécurité impose des vitesses très restreintes, doit-on être tenté de suggérer à nos chers législateurs de limiter la vitesse sur autoroute à 35 km/h ?...

L'expérience montre que les limitations de vitesse sont de moins en moins mal respectées ; il n'y a qu'environ 15% des automobilistes qui ré-accélèrent nettement dès que les radars sont dépassés. Hélas cela ne fait pas tout : certes, avec une faible densité de circulation, 80% des voitures respectent au moins vaguement les distances de sécurité à l'avant, mais il n'y en a plus qu'à peine 10% lorsque la densité de circulation est importante. En outre, à peine 15% des automobilistes respectent les distances de sécurité à l'arrière (par exemple en évitant de revenir trop tôt sur la file de droite après avoir doublé).

On retombe sur la même ambiguïté de raisonnement à propos du téléphone. S'il est indispensable d'interdire l'utilisation d'un portable en conduisant, l'utilisation des téléphones “mains libres” n'est pas vraiment plus dangereuse que de parler avec un passager (pour échanger des informations sur l'itinéraire) ou que d'écouter les commentaires des diverses “radios-route”... voire même... pas plus dangereux que de passer trop de temps à contrôler son compteur de vitesse pour éviter un dépassement involontaire de la limite. Pas plus dangereux ?... à condition de respecter les distances de sécurité, bien sûr !... Et là se situe le vrai problème : étant donné que trop nombreux sont ceux qui ne les respectent pas, la moindre perturbation de leur attention est vite catastrophique ; doit-on tout interdire pour contourner la vraie décision qui serait nécessaire ?



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