À l'occasion d'une virée lointaine, une amie randonneuse m'en a rapporté de belles photos de l'éclipse de Soleil totale de 2006...

... et elle est revenue avec des ampoules aux pieds.

Ne pouvant pas être en reste, je lui ai récolté quelques modestes photos (mon matériel est moins performant) de l'éclipse de Lune de 2007...

Évidemment, l'appareil photo numérique a une sensibilité limitée et ne peut pas s'adapter autant que l'œil à la luminosité très décroissante...

On peut toutefois retraiter les sept dernières images pour augmenter la luminosité et le contraste (de façon tout de même limitée par la sensibilité de l'appareil photo)...

On observe alors mieux la suite de l'évolution, ainsi que la teinte rougeâtre du “clair de terre”...

Attention... danger !

Il est souvent rappelé qu'il faut ne pas regarder le soleil directement... l'intensité lumineuse est telle que cela peut irrémédiablement déteriorer les yeux ! L'éblouissement provoqué par un simple et très rapide regard fortuit suffit à vivement nous le suggérer.

Pourtant, à l'occasion des éclipses solaires, beaucoup sont tentés d'observer le phénomène. Comment procéder ?.

Au moment de l'éclipse de 1961, il y avait eu des commentaires à la radio. Internet n'existait pas encore (ce sera seulement 30 ans après) et encore moins les réseaux sociaux. Les télévisions elles mêmes étaient encore relativement rares. À la radio donc, ils avaient expliqué qu'on pouvait utiliser un verre fumé (suffisemment pour être assez opacifiant), mais qu'il fallait faire très attention car les risques étaient grands.

À dix ans j'étais déjà très bricoleur, donc avec une bougie j'ai fabriqué un verre fumé (que j'ai essayé de faire bien dense) puis, en lui ajoutant trois paires de lunettes de soleil superposées, j'ai observé l'éclipse (partielle) quelques instants à l'heure où elle était le plus complète (bien que très partielle). Je suis resté ébloui pendant cinq à dix minutes, puis plus aucun problème à signaler. Ouf ! quand j'y repense... ça aurait pu être catastrophique... même si, par prudence, je n'avais regardé que de l'œil gauche (mon œil directeur est le droit comme pour beaucoup de droitiers) et en décalant un peu le regard par rapport à la fovéa.

Par contre, vers 65 à 70 ans, j'ai remarqué que j'avais à l'œil gauche une petite zone où je voyais moin bien (fixe dans le champ visuel, donc logiquement sur la rétine), ainsi qu'en face une zone où la cataracte débutante était plus marquée (mobile selon la direction du regard, donc plus probablement au niveau du cristallin). L'oculiste a vérifié que la rétine semble intacte, mais il n'empêche qu'elle voit moins bien à cet endroit ; heureusement que la taille de l'image solaire est minulcule en comparaison du champ visuel. J'ai mis longtemps à me souvenir que cela correspond exactement à la zone où j'avais observé l'éclipse : tout semble se passer comme si l'œil vieillissait un peu plus vite à cet endroit.

Je ne saurais donc jamais assez recommander la plus extrème prudence à tous ceux qui seraient tentés par ce genre d'expériences.

Cela est d'autant plus absurde qu'il y a au moins un autre moyen d'observation très simple et sans aucun risque.

En vacances dans le sud de la France lors de l'éclipse de 1999, étant devenu professeur de physique, j'ai facilement observé l'éclipse (et montré à tous ceux qui étaient présents) en en projetant une image avec mes lunettes demi-lune (presbytie naissante oblige). Il faut déplacer un peu l'image pour éviter que le support servant d'écran s'échauffe trop, mais c'est extrêmement simple.