planètes


La créativité fait usage de l'imaginaire ; je propose ici un exemple sur la formation des planètes.

De beaucoup d'étudiants, les professeurs disent qu'ils sont trop “scolaires”, et cela est considéré comme un défaut. Tout ce qui est “scolaire” n'est pas par nature un défaut mais, dans ce cas, l'expression signifie que l'étudiant se limite à apprendre le cours et à s'entraîner à résoudre des exercices par automatisme. Cet apprentissage automatique n'est pas non plus par nature un défaut... mais ne faire “que cela” est considéré comme un défaut.

Que manque-t-il d'autre ? Le travail de l'imaginaire : la créativité, moyen indispensable pour aborder des problèmes inconnus. Or il est certain que, faute de temps, l'enseignement n'encourage pas toujours assez à la créativité : il faut pouvoir accepter de faire très souvent fausse route. Les idées géniales sont souvent simples et limpides, mais elles sont rares comme les paillettes d'or de l'orpailleur : combien de tonnes de sable faut-il tamiser pour en trouver un peu. Souvent l'étudiant imagine mais n'ose pas proposer, parce qu'il se souvient (éventuellement inconsciemment) que ses propositions passées ont été rarement couronnées de succès. Parfois même (inconsciemment)  il n'ose même plus imaginer : le mécanisme imaginaire est grippé.

L'exemple qui suit a pour but d'essayer d'encourager la créativité :


Un modèle (imaginons !... une étoile qui accouche d'une famille de planètes) :

Pour l'histoire, j'ai imaginé ce modèle lorsqu'étant étudiant (cela devait être aux environs de la terminale) j'ai pris connaissance des informations de base sur le sujet (résumées ci-avant).


Après avoir bien imaginé, remettons “les pieds... sur Terre” (?)...

Une recherche de documentation montre rapidement que ce modèle est peu crédible (entre autres pour les mêmes raisons que celles qui réfutent le modèle de l'objet initial unique pour le système Terre-Lune). Les spécialistes qui se sont penchés de façon approfondie sur les systèmes planétaires ont au contraire conclu que les planètes résultent de l'agglomération de petites parties périphériques du nuage de gaz et de poussières ayant donné lieu à la formation de l'étoile [1].

De fait, une fois proposé en fonction d'observations expérimentales initiales, tout modèle doit être testé en détail par confrontation à de nombreuses autres expérimentations. Lors de cette phase de test, on constate que certains modèles ont un domaine de validité limité, mais à l'intérieur duquel ils sont tout-à-fait valides (par exemple : la mécanique newtonienne est “fausse” en ce qu'elle ne respecte pas l'invariance relativiste, mais elle est excellente pour la mécanique usuelle). D'autres modèles ont trop de défauts pour qu'on puisse en avoir une quelconque utilisation.

Un modèle réfuté a par contre au moins le mérite d'avoir été proposé. La science est essentiellement basée sur la rigueur, mais les informations disponibles pour modéliser sont souvent insuffisantes (ou trop complexes) pour conclure. Le physicien (entre autres) doit entraîner sa créativité pour proposer des modèles. Bien sûr, il est préférable de ne proposer que des modèles respectant les lois physiques déjà établies ; bien sûr, il faut un tri rigoureux pour sélectionner les modèles qui seront finalement acceptés ; mais il faut avant tout proposer (plus il y a de propositions, pourvu qu'on n'exagère pas, plus il y a de chances qu'il en reste quelque chose de bon).

Plus précisément, ceci nécessite deux aspects :

____________________

Références :

[1]    On peut consulter, entre autres : “Les systèmes planétaires sont-ils pleins à craquer ?”, S. Soter, Pour la Science n° 365, mars 2008.



Retour au sommaire



filet-lierre