Le chat beauté est une créature étrange issue d'une erreur de la génétique : il est né en Savoie dans une famille de chats laids.
	Le chat beauté se nourrit principalement de rats beaux, dont l'âme acérée est un excellent coupe-faim. Il les bâillonne soigneusement avant de les dévorer, car il déteste entendre les rats beaux râler.
	Très tôt dans sa jeunesse, sa curiosité l'a poussé à se renseigner sur l'éventuelle existence d'autres cas semblables. Ayant entendu dire qu'il y en avait dans le nord-est de la France, il s'y est rendu dès qu'il a pu et a effectivement rencontré des chats d'une certaine beauté en Alsace-Lorraine, puis dans d'autres régions. Il en est resté une célèbre comptine : “En passant par la Lorraine avec mes chats beaux... J'ai visité l'Aquitaine, avec mes chats beaux... La Vendée, l'Ille et vilaine, avec mes chats beaux Dondaine, oh, oh, oh... Avec mes chats beaux...”. De cette époque, le chat beauté en a gardé un goût prononcé pour les voyages... Comme il est très prévoyant il se déplace toujours avec son déjeuner, en l’occurrence ses bottes de sept lieus (les rats beaux sont souvent difficiles à trouver).
	Passionné par les animaux rares, comme lui, le chat beauté a entrepris d'établir un établissement de sauvegarde en Afrique du Sud, sur la commune de Jack. Les premiers pensionnaires furent quelques cygnes extraordinaires, les célèbres cygnes du zoo de Jack... Les cygnes présents dès l'origine, connus mais non pour leur présence au zoo, sont Plus, Moins, Multiplié et Divisé... Divisé avait un caractère entier, il était premier donc non divisible ; il s'est rapidement évadé du groupe (en somme, il s'y est ni plus ni moins soustrait)... Plus et Moins n'ont pas eu de descendance, car dit-on : “il avaient un certain sexe à pile dont ils faisaient un usage sans bornes” (mais c'est assez courant pour ceux qui sont nerveusement sous tension). Certains racontent qu'ils auraient été mal conseillés par l'âne-ion et le cat-ion (immigré anglais). L'âne-ion n'a qu'une oreille, spécialement adaptée à la détection des rayons comiques. Comme dit son propriétaire, le célèbre conteur “Gégé remue-l'air” (surnommé ainsi car il remue les bras en racontant ses histoires), c'est une oreille sensible à la radioactivité : l'âne-ion sent les curies. Prénommé Pleumeur, il est beau et doux, mais souvent triste car il porte un regard négatif sur tout ce qui l'entoure. Il regarde souvent en l'air car il cherche désespérément le seigneur des ânes, haut...
	Le cat-ion se repère de loin car il émet des lignes de chant électrique. Cette particularité heureuse lui donne toujours bon moral : même s'il ne souris pas, il porte sur son entourage un regard très positif.
	Un de ses lointains cousins est le chat-pitot, muni de lignes de courant d'airs. Ce sont des airs courants, tout à fait dans le vent : les célèbres tubes de pitot, qui (l'air de rien) lui servent en fait à mesurer la vitesse du vent. Toutefois, déjà échaudé par un courant d'air, hier, devant... il se méfie maintenant des coups de vent derrière...
	Mais revenons à nos moutons, qui n'en sont pas. Multiplié a eu au contraire une abondante descendance : les douze cygnes les plus connus, qui sont Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion, Vierge, Balance, Scorpion, Serpentaire (aussi appelé D'Artagnan), Sagittaire, Capricorne, Verseau et Poissons... Il faut dire qu'il était très actif parmi ses congénères : il travaillait comme une bête à chaque fois qu'ils bougeaient des îles... d'autant plus que sa belle-mère le faisait partir quand il ne pouvait pas jouer après son soupir. Lui qui aimait bien enjamber par dessus la manche, il n'appréciait pas ceux qui préfèrent reculer après les cent pas. Sa descendance fut ainsi très variée, souvent méconnue ; ainsi Bélier était en réalité un cygne bicéphale... Balance était un héros de l'aviation...
	Verseau était le plus mystérieux, difficile à observer tant il se confondait avec le milieu environnant. La présence de quelques bulles en surface (signe étrange qui remue l'aqueux) a fait dire à certains médisants qu'on ne pouvait l'observer pour la simple raison qu'il ne savait pas nager et qu'il avait coulé. Mais il savait couler sous les ponts en restant en surface... ces fausses raisons n'étaient qu'un coup des pets dans l'eau.
	Le zoo accueillit ensuite d'autres animaux rares. Si on regarde attentivement, on peut apercevoir de temps à autres deux pies qui font un tour. Certes, cela est assez général, mais il s'agit ici de la pie-panthère et la pie-birthday...
	De nos jours espèce protégée, cette dernière a une durée de vie est très courte (environ un an) car elle est décimée par son redoutable prédateur : le chat lumot (qui dévore les pies-birthday pour entretenir son souffle infernal). C'est d'ailleurs pour cela que la pie-birthday reste toujours à proximité de la pie-panthère. Non seulement celle-ci n'est pas une proie, mais elle hypnotise et élimine le chat lumot : quand il est abat, qu'il est feu, il part en fumée...
	D'autres espèces auraient mérité aussi être présentes dans ce zoo, par exemple la pie slazuli (dont les plumes sont d'un très joli bleu), la pie stozétoiles (jongleuse, équilibriste...), la pie cynavague (excellente nageuse), l'ara knyde (aux pattes joliment plumées), l'épeire noël (qui fait son nid dans les chaussettes près des cheminées)... On peut citer aussi quelques espèces hélas aujourd'hui disparues, comme la pie thécantrope (dont on ne retrouve que des gravures rupestres)... ...mais encore le loup koum (le dernier a été dévoré par un prédateur gourmand), la hyène aplu (certains disent que, très vorace, elle s'est un jour mordue la joue en dévorant une proie, et que le goût lui a plu -d'où son nom- suite à quoi elle se serait elle même entièrement dévorée ; d'autres prétendent qu'elle aurait été soluble dans l'eau et aurait bêtement disparu un jour où il a plu)... Ceux qui disposeraient d'images de ces animaux rares peuvent me les faire parvenir pour compléter la collection.
	J'ai aussi récemment entendu parler d'exemples originaux de mimétismes... Ainsi le coq ôvin, généralement camouflé parmi un troupeau de moutons. Mises à part quelques très légères différences de morphologie, les spécialistes le distinguent toutefois assez facilement des moutons à cause de son régime alimentaire : contrairement aux moutons, il se nourrit exclusivement de carottes, de champignons de paris, de lardons et de petits oignons...
	Un bel exemple est surtout le coq liquaut, sachant habilement se camoufler parmi les fleurs...

Retour au sommaire