AO “IDÉAL” EN MODE LINÉAIRE - corrigé du TP3



2. Montage “générateur de courant”

2.1. Étude de base

• On se limite ici au cas (idéal) où on dispose de quatre résistances RR rigoureusement égales.

AOidlin_corTP3_Im/AOidlin_corTP3_Im1.jpg


Ve=RIe+ε+R.(IeI+Is)R.(2IeI+Is)V_e=R \:I_e+ε+R .(I_e-I+I_s)≈R .(2 \,I_e-I+I_s)  ;
ε=R.(IeI)+R.(IeI+Is)0ε=R .(I_e-I)+R .(I_e-I+I_s)≈0  ;  donc  2Ie+Is2I2 \,I_e+I_s≈2 \,I  ;  ainsi  VeRIV_e≈R \:I .

• En attende de données fournies par les étudiants...

2.2. Limite supérieure de RcR_c

• En se limitant encore au cas (idéal) où on dispose de quatre résistances RR rigoureusement égales :

Vs=2R.(IeI+Is)=2V2V+V_s=2 \,R .(I_e-I+I_s) = 2 \,V_{-} ≈ 2 \,V_{+}  ;  donc  Vs=RIsV_s=R \:I_s .

Pour éviter la saturation, il faut que  Vs<AV_s<A  (tension d’alimentation) ; mais, quand le courant débité par la sortie n’est pas négligeable, il faut de plus que  Vs<AρIsV_s<A-ρ \:I_s  (contrainte plus forte)  où  ρ300Ωρ≈300 \:\mathrm{Ω}  est la résistance de sortie en mode saturé.

Ceci impose :

Vs=RIs<AρIsV_s=R \:I_s<A-ρ \:I_s  ;  donc  Is<AR+ρ\displaystyle I_s<\frac{A}{R+ρ}  ;  ainsi  Vs=RIs<ARR+ρ\displaystyle V_s=R \:I_s<A \: \frac{R}{R+ρ}  ;
V+V=Vs2<AR2(R+ρ)\displaystyle V_{+}≈V_{-}=\frac{V_s}{2}<\frac{A \:R}{2 \,(R+ρ)}  ;
V+RcI=RcVeR\displaystyle V_{+}≈R_c \:I=R_c \, \frac{V_e}{R}  ;  donc  Rc<AR22Ve.(R+ρ)\displaystyle R_c<\frac{A \:R^2}{2 \,V_e.(R+ρ)} .

Par exemple :

pour  R=10kΩρR=10 \:\mathrm{kΩ}≫ρ  ;  A=15VA=15 \:\mathrm{V}  ;  Ve=7,5VAV_e=7,5 \:\mathrm{V}≪A  ;  on obtient :  Rc<9700ΩRR_c<9700 \:\mathrm{Ω}≈R  ;
pour  R=1kΩR=1 \:\mathrm{kΩ}  ;  A=15VA=15 \:\mathrm{V}  ;  Ve=12VV_e=12 \:\mathrm{V}  ;  on obtient :  Rc<480ΩRR_c<480 \:\mathrm{Ω}≪R .

2.3. Limite inférieure de RR et/ou RcR_c

• Un autre problème se pose si on impose VeV_e (qui sert à régler le courant II ) à l'aide d'un générateur de tension de résistance non nulle (généralement : un GBF). Dans ce cas, la variation de RcR_c provoque une variation de IeI_e qui provoque une variation de  Ve=ErIeV_e=E-r \:I_e ,  ce qui provoque une variation de II .

Pour éviter cela, supposons qu'on veuille limiter les variations de VeV_e à un proportion αα (par exemple 1%1 \:%) ; alors il faut imposer  Ie<αVer\displaystyle I_e<\frac{α \:V_e}{r} .

Puisque  Ie=VeRcIR\displaystyle I_e=\frac{V_e-R_c \:I}{R}  avec  I=VeR\displaystyle I=\frac{V_e}{R}  ceci donne :  Rc>R.(1αRr)\displaystyle R_c>R .\left(1-\frac{α \:R}{r}\right) .

• Si on veut éviter qu'il y ait une limite inférieure sur RcR_c (ce qui est quasi-indispensable pour un générateur de courant), il faut que la limite théorique soit négative ou nulle, donc  R>rα\displaystyle R>\frac{r}{α} .

Par exemple, pour  r=50Ωr=50 \:\mathrm{Ω}  et  α=1%α=1 \:%  on doit utiliser  R>5kΩR>5 \:\mathrm{kΩ} .

2.4. Incertitude sur le courant généré

• La propagation des incertitudes lors de l'estimation de l'expression théorique  Ie=VeR\displaystyle I_e=\frac{V_e}{R}  doit se faire en tenant compte du fait que les résistances ne sont pas rigoureusement égales :  R1R2R3R4R_1≠R_2≠R_3≠R_4 .

Dans le cas général (en régime non saturé) on peut écrire :

V+=VeR1+VsR21R1+1R2+1Rc\displaystyle V_{+}=\frac{\frac{V_e}{R_1} +\frac{V_s}{R_2}}{\frac{1}{R_1} +\frac{1}{R_2} +\frac{1}{R_c}}  ;  V=VsR31R3+1R4\displaystyle V_{-}=\frac{\frac{V_s}{R_3}}{\frac{1}{R_3} +\frac{1}{R_4}}  ;
V+=VV_{+}=V_{-}  permet d'éliminer VsV_s  ;  I=V+Rc=VeR2R4R1R2R4Rc.(R1R3R2R4)\displaystyle I=\frac{V_{+}}{R_c} =\frac{V_e \:R_2 \:R_4}{R_1 \:R_2 \:R_4-R_c.(R_1 \:R_3-R_2 \:R_4 )} .

Ceci montre en particulier qu'on n'obtient un montage générateur de courant (dont le courant débité ne dépend pas de RcR_c) que si on choisit des résistances telles que  R1R3=R2R4R_1 \: R_3=R_2 \: R_4  (et en particulier si ces résistances sont égales).

• Étant donné qu'on utilise les mêmes instruments pour les différentes mesures, on choisit ici d'ajouter les incertitudes linéairement pour tenir compte d'éventuelles corrélations.

Ainsi :  I=|IVe|Ve+|IR1|R1+|IR2|R2+|IR3|R3+|IR4|R4+|IRc|Rc\displaystyle ∆I=\left|\frac{∂I}{∂V_e}\right| \, ∆V_e+\left|\frac{∂I}{∂R_1}\right| \, ∆R_1+\left|\frac{∂I}{∂R_2}\right| \, ∆R_2+\left|\frac{∂I}{∂R_3}\right| \, ∆R_3+\left|\frac{∂I}{∂R_4}\right| \, ∆R_4+\left|\frac{∂I}{∂R_c}\right| \, ∆R_c  ;  expression dans laquelle on substitue ensuite :  R=R1R2R3R4R=R_1≈R_2≈R_3≈R_4   et   R=R1=R2=R3=R4∆R=∆R_1=∆R_2=∆R_3=∆R_4 .

On obtient respectivement :

|IVe|=|R2R4R1R2R4Rc.(R1R3R2R4)|1R\displaystyle \left|\frac{∂I}{∂V_e}\right|=\left|\frac{R_2 \: R_4}{R_1 \: R_2 \: R_4-R_c.(R_1 \: R_3-R_2 \: R_4 )}\right|≈\frac{1}{R}  ;
|IR1|=|VeR2R4.(R2R4RcR3)(R1R2R4Rc.(R1R3R2R4))2||Ve.(RRc)|R3\displaystyle \left|\frac{∂I}{∂R_1}\right|=\left|\frac{V_e \: R_2 \: R_4.(R_2 \: R_4-R_c \: R_3)}{\left(R_1 \: R_2 \: R_4-R_c.(R_1 \: R_3-R_2 \: R_4 )\right)^2} \right|≈\frac{\left|V_e.(R-R_c )\right|}{R^3}  ;
|IR2|=|VeR1R3R4Rc(R1R2R4Rc.(R1R3R2R4))2||Ve|RcR3\displaystyle \left|\frac{∂I}{∂R_2}\right|=\left|\frac{-V_e \: R_1 \: R_3 \: R_4 \:R_c}{\left(R_1 \: R_2 \: R_4-R_c.(R_1 \: R_3-R_2 \: R_4 )\right)^2} \right|≈\frac{\left|V_e \right| \: R_c}{R^3}  ;
|IR3|=|VeR1R2R4Rc(R1R2R4Rc.(R1R3R2R4))2||Ve|RcR3\displaystyle \left|\frac{∂I}{∂R_3}\right|=\left|\frac{V_e \: R_1 \: R_2 \: R_4 \:R_c}{\left(R_1 \: R_2 \: R_4-R_c.(R_1 \: R_3-R_2 \: R_4 )\right)^2} \right|≈\frac{\left|V_e \right| \: R_c}{R^3}   ;
|IR4|=|VeR1R2R3Rc(R1R2R4Rc.(R1R3R2R4))2||Ve|RcR3\displaystyle \left|\frac{∂I}{∂R_4}\right|=\left|\frac{-V_e \: R_1 \: R_2 \: R_3 \:R_c}{\left(R_1 \: R_2 \: R_4-R_c.(R_1 \: R_3-R_2 \: R_4 )\right)^2} \right|≈\frac{\left|V_e \right| \: R_c}{R^3}   ;
|IRc|=|VeR2R4.(R1R3R2R4)(R1R2R4Rc.(R1R3R2R4))2|0\displaystyle \left|\frac{∂I}{∂R_c}\right|=\left|\frac{V_e \: R_2 \: R_4.(R_1 \: R_3-R_2 \: R_4 )}{\left(R_1 \: R_2 \: R_4-R_c.(R_1 \: R_3-R_2 \: R_4 )\right)^2}\right|≈0   (conforme au fait que II ne dépend pas de RcR_c ).

• Ceci donne donc au total :  I=1RVe+|Ve|R3(|RRc|+3Rc)R\displaystyle ∆I=\frac{1}{R} \, ∆V_e+\frac{\left|V_e \right|}{R^3} \: \left(\left|R-R_c \right|+3 \,R_c \right) \, ∆R   qui diffère du résultat obtenu en dérivant l'expression simplifiée :  I1RVe+|Ve|R2R\displaystyle ∆I≈\frac{1}{R} \, ∆V_e+\frac{\left|V_e \right|}{R^2} \, ∆R  ;  cette approximation revient à substituer  Rc=0R_c=0  (logique puisque II n'en dépend pas) dans l'incertitude complète, mais elle néglige l'effet des incertitudes sur les différences des quatre résistances.

Plus précisément :

pour  Rc>RR_c>R  cela augmenterait l'effet de R∆R d'un facteur  4RcR13\displaystyle \frac{4 \,R_c}{R}-1≥3  très gênant, mais la partie (2.2) montre que ce cas est interdit car il correspond à un régime saturé ;
pour  Rc<RR_c<R  cela augmente l'effet de R∆R d'un facteur  1+2RcR3\displaystyle 1+\frac{2 \,R_c}{R}≤3  qui peut ne pas être négligeable pour les plus  grandes valeurs de RcR_c .


3. Montage “dérivateur”

• On peut raisonner avec le courant dans la branche RC et  v=v+=0 v_{-}=v_{+}=0 .  La charge du condensateur est :  q=Cveq=C \:v_e  et le courant est  i=vsR=dqdt\displaystyle i=-\frac{v_s}{R}=\frac{dq}{dt} .  Ainsi  vs=RCdvedt\displaystyle v_s=-R \,C \:\frac{dv_e}{dt} .

• On réalise le montage avec  R=2000±12ΩR=2000±12 \:\mathrm{Ω}  ;  C=0,955±0,014µFC=\text{0,955}±\text{0,014} \:\mathrm{µF}  ;  signaux triangulaires de fréquence  N=163,72±0,84HzN=\text{163,72}±\text{0,84} \:\mathrm{Hz} .

Pour calculer la dérivée expérimentale, on peut considérer  v˙(tn)v(tn+1)v(tn1)tn+1tn1\displaystyle \dot{v}(t_n)≈\frac{v(t_{n+1})-v(t_{n-1})}{t_{n+1}-t_{n-1}}  ;  cela révèle la présence de petits parasites de haute fréquence dont la dérivée est grande (cette difficulté, liée aux incertitudes de mesure, est analogue à l'effet des parasites radio indiqué par le protocole du TP).

AOidlin_corTP3_Im/derivateur_1.png

• Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour compenser ce défaut. Un filtrage trop simple des variations rapides est délicat pour cette forme de signal : en calculant une “dérivée moyenne” sur un intervalle plus grand, on déforme les portions de courbe où la variation est réellement rapide (début et fin de créneaux). Il faut alors régler “à la main” les largeurs d'intervalles en fonction des variations : ce n'est en pratique possible que pour un signal assez simple.

AOidlin_corTP3_Im/derivateur_2.png

On constate que le circuit dérivateur n'est pas parfait (on remarque un “retard aux variations rapides” au début de chaque créneau) mais qu'il est dans l'ensemble tout à fait efficace.

◊ remarque : le “défaut” signalé du montage a aussi pour effet d'ajouter en sortie un petite contribution proportionnelle (de signe contraire) à l'entrée ; ainsi une pente supérieure (algébriquement) de vsv_s pour le créneau haut et inférieure pour le créneau bas.

• Une autre méthode, adaptée à ce cas particulier, peut consister à ajuster sur les dents de scie vev_e une série de segments de droites, ou mieux : des développement limités polynomiaux. La dérivée théorique des polynômes ajustés est alors simple ; le résultat est comparable, mais la méthode ne peut ici encore s'appliquer qu'à un signal simple.

AOidlin_corTP3_Im/derivateur_3.png

• Une autre méthode encore peut inversement consister à intégrer vsv_s pour retrouver vev_e .  On utilise pour cela l'approximation :  vs(t)dt[vs(tn)(tn+1tn)]\displaystyle ∫ v_s (t) \: dt≈∑\, \left[v_s (t_n ) \: \left(t_{n+1}-t_n \right)\right] .

On retrouve alors l'inconvénient associé au montage intégrateur : le moindre décalage continu (associé aux incertitudes de mesure) est intégré et “incline” le graphique d'une pente correspondante. Cela peut être compensé en ajustant “à la main” la (très faible) constante qu'il faut ajouter au signal pour éliminer l'inclinaison. Le décalage ainsi ajusté est ici 1,5mV≈\text{1,5} \:\mathrm{mV}  pour des signaux d'amplitude 2V≈2 \:\mathrm{V} .

La modélisation semble ainsi satisfaisante ; on y remarque d'une autre façon que précédemment le “retard aux variations rapides” au début de chaque créneau.

AOidlin_corTP3_Im/derivateur_4.png

L'autre mode de présentation suivant est possible ; on y retrouve le “retard” (décalage entre “aller” et “retour”) et l'écart du modèle est inférieur à 2%2 \:% .

AOidlin_corTP3_Im/derivateur_5.png

• Le même montage a aussi été testé en signaux sinusoïdaux. Avec la première des méthodes précédentes (et un filtrage simple) on peut conclure à une représentation relativement satisfaisante de la modélisation.

On observe toutefois comme précédemment un léger retard, ainsi qu'une légère oscillation de vsv_s à chaque extremum de vev_e , caractéristiques du “défaut” déjà commenté.

AOidlin_corTP3_Im/derivateur_6.png

L'autre présentation montre un écart du modèle de l'ordre de 2%2 \:% .

AOidlin_corTP3_Im/derivateur_7.png

Dans ce cas on pourrait aussi ajuster des sinusoïdes, puis comparer les amplitudes et les déphasages... le mieux est d'utiliser une méthode efficacement adaptée au cas particulier de signal étudié.


4. Montage “intégrateur”

4.1. Montage de base

• On peut raisonner avec le courant dans la branche RC et  v=v+=0v_{-}=v_{+}=0 .  La charge du condensateur est :  q=Cvsq=-C \:v_s  et le courant est  i=veR=dqdt\displaystyle i=\frac{v_e}{R}=\frac{dq}{dt} .  Ainsi  ve=RCdvsdt\displaystyle v_e=-R \,C \:\frac{dv_s}{dt}  ou inversement  vs=1RCvedt\displaystyle v_s=-\frac{1}{R \,C} \, ∫ v_e \: dt .

• En attente de données fournies par les étudiants...

4.2. “Défaut” utile du montage

• Exploitant les analogies associées aux transformations de Laplace et de Fourier, on peut raisonner avec les impédances complexes :  i_=v_eR=v_sZ_\displaystyle \underline{i}=\frac{\underline{v}_e}{R}=-\frac{\underline{v}_s}{\underline{Z}}  avec  1Z_=jCω+1R\displaystyle \frac{1}{\underline{Z}}=\mathrm{j} Cω+\frac{1}{R'} .

Pour les variations raisonnablement rapides (sur des durées caractéristiques plus petites que  τRCτ≈R'C )  on obtient  1Z_=jCω\displaystyle \frac{1}{\underline{Z}}=\mathrm{j} Cω  caractérisant l'intégration, donc on retrouve le résultat précédent.

Pour les basses fréquences (variations lentes)  1Z_=1R\displaystyle \frac{1}{\underline{Z}}=\frac{1}{R'}   et   vsRRve\displaystyle v_s≈-\frac{R'}{R} \, v_e  ;  en particulier un très petit décalage continu de vev_e est multiplié et ajouté en sortie, mais ce n'est pas trop perturbateur pourvu que RR\displaystyle \frac{R'}{R\,} ne soit pas trop grand.

◊ remarque : une autre façon de décrire cet effet consiste à dire que le signal perturbateur n'est intégré que pendant une durée τ≈\tau ,  donc la perturbation est  δvs1RCδveτRRδve\displaystyle \delta v_s≈-\frac{1}{RC} \:\delta v_e \:\tau ≈ -\frac{R'}{R\,} \:\delta v_e .

• Le protocole du TP suggère  RR250\displaystyle \frac{R'}{R\,}≈250  ;  si vsv_s est du même ordre de grandeur que vev_e (quelques volts) alors des perturbations de l'ordre du millivolt peuvent décaler vsv_s jusqu'à 25%25 \:%... mais sans diverger en saturation (ce qui est l'effet principal souhaité).

Le protocole suggère par ailleurs  T=1Nτ25ms\displaystyle T=\frac{1}{N}≪τ≈25 \:\mathrm{ms}  ;  ceci assure que l'intégration s'effectue sans être filtrée sur la durée de la période étudiée.

◊ remarque : expérimentalement, le mieux est d'adopter un compromis en faisant quelques essais.

• En attente de données fournies par les étudiants...