RÉGIME SINUSOÏDAL ; IMPÉDANCES - TP1


1. Principe

• Les circuits étudiés comportent des résistors, des condensateurs et des bobines à inductance ; on utilise des cas particuliers de la relation donnant l’impédance ZZ d’un circuit en série :  Z=R2+(Lω1Cω)2\displaystyle Z=\sqrt{R^2+\left(L \,ω-\frac{1}{C \,ω}\right)^2}  où RR est la résistance totale, LL est l’inductance, CC est la capacité et  ω=2πfω=2π \,f  est la pulsation du courant sinusoïdal (de fréquence ff ).

En outre, le déphasage ϕϕ de la tension aux bornes de l’ensemble, par rapport au courant qui circule, est donné par la relation :  tan(ϕ)=Lω1CωR\displaystyle \tan(ϕ)=\frac{L \,ω-\frac{1}{C \,ω}}{R} .

En mesurant différentes tensions pour différentes fréquences du régime sinusoïdal, on se propose :

de vérifier expérimentalement la validité de ces relations ;
de tester si elles permettent de mesurer les caractéristiques rrLL et CC des bobines et condensateurs.

2. Manipulation

2.1. Réglages préalables

• Effectuer les réglages de base de l'oscilloscope, sans oublier de vérifier que les interrupteurs des voies AA et BB sont en position “entrée directe”, que les calibres sont en position “calibrée” et que la synchronisation automatique n’est pas en mode “alterné”.

2.2. Rappel : mesure des déphasages

• Pour mesurer la phase sur l'écran de l'oscilloscope, on peut repérer le décalage des maxima en proportion d'une période (2πrad2π \:\mathrm{rad}) :

impedance_TP1_Im/impedance_TP1_Im1.jpg

ou bien repérer le décalage des passage par zéro (seulement si les signaux sont bien centrés) :

impedance_TP1_Im/impedance_TP1_Im2.jpg

• Les mesures sur l’écran sont généralement moins précises que celles effectuées avec un phasemètre. La connaissance de la méthode est toutefois souhaitable pour pouvoir vérifier sur l'écran les mesures qui semblent anormales (en cas de mauvais déclenchement automatique, certains phasemètres peuvent parfois afficher des valeurs fausses).

• Au contraire, pour les faibles déphasages, il est souvent plus précis d’utiliser la méthode  des “courbes de Lissajous” (mais elle n’indique pas le signe du déphasage).

En mode “XY”, pour deux signaux sinusoïdaux de même fréquence, les courbes de Lissajous sont des ellipses ; la valeur de  sin(ϕ)\sin(ϕ)  se déduit du rapport entre la largeur de l’intersection avec l’axe et la largeur totale.

◊ remarque : la méthode de Lissajous n'indique pas le signe de ϕϕ car  l'ellipse n'en dépend pas ; seul le sens de parcours en dépend mais, sauf à très faible fréquence, l'œil ne distingue pas le mouvement de “rotation” du point lumineux qui trace l'ellipse sur l'écran.
impedance_TP1_Im/impedance_TP1_Im3.jpg

2.3. Circuit RC

• Réaliser le montage ci-contre avec un résistor de résistance  R10kΩR≈10 \:\mathrm{kΩ}  et un condensateur de capacité  C200nFC≈200 \:\mathrm{nF} .

◊ remarque : d’une façon générale, il faut ne pas se contenter des indications écrites sur les dipôles (l'incertitude est souvent  5% ≈5 \:%  ou plus) ; mesurer la résistance RR à l'aide d'un contrôleur électronique et la capacité CC à l’aide d’un capacimètre.
impedance_TP1_Im/impedance_TP1_Im4.jpg

• Préparer un tableau de mesures de la tension UmU_m fournie par le générateur, de la tension URmU_{Rm} et du déphasage ϕϕ en fonction de la fréquence ff (mesurée) du signal. Ajouter deux colonnes supplémentaires :

une pour calculer l'impédance en proportion de RR :  ZR=UmURm=1+(1RCω)2\displaystyle \frac{Z}{R}=\frac{U_m}{U_{Rm}} =\sqrt{1+\left(\frac{1}{R \,C \,ω}\right)^2}  ;
une pour calculer la tangente du déphasage  (ϕ<0ϕ<0  dans ce cas) :  tan(ϕ)\tan(ϕ) .

◊ remarque : pour les tensions, on peut aussi bien mesurer les valeurs efficaces (leur rapport est le même) ; en régime sinusoïdal, elle sont égales aux valeurs maximum divisées par 2\sqrt{2} .

• Effectuer une série de mesures pour des fréquences ff environ réparties entre 50Hz50 \:\mathrm{Hz} et 2kHz2 \:\mathrm{kHz} (par exemple : 50Hz_\mathbf{\underline{50 \:Hz}}75Hz75 \:\mathrm{Hz}100Hz_\underline{100 \:\mathrm{Hz}}150Hz150 \:\mathrm{Hz}200Hz200 \:\mathrm{Hz}300Hz_\mathbf{\underline{300 \:Hz}}400Hz400 \:\mathrm{Hz}600Hz_\underline{600 \:\mathrm{Hz}}1000Hz1000 \:\mathrm{Hz}1500Hz1500 \:\mathrm{Hz}2000Hz_\mathbf{\underline{2000 \:Hz}} ).

Pour chaque fréquence, mesurer :

la fréquence (précisément, mais sans perdre de temps à essayer d'imposer une valeur précise : 51,32Hz\text{51,32} \:\mathrm{Hz} est tout aussi acceptable que 50,00Hz\text{50,00} \:\mathrm{Hz}) ;
les deux tensions UU et URU_R (maximum ou efficace) ;
leur déphasage.

remarque : avant d’effectuer toute série de mesures, il est préférable de commencer par s’assurer que le comportement global du montage est bien celui désiré ; pour cela, le plus simple est de mesurer d’abord les deux extrêmes (ici 50Hz50 \:\mathrm{Hz} et 2000Hz2000 \:\mathrm{Hz}) puis une valeur moyenne (ici 300Hz300 \:\mathrm{Hz}), puis de placer ces points sur un graphique ; c’est seulement ensuite, si l’allure est correcte, qu’on peut améliorer la série en effectuant les autres mesures intermédiaires.

• Représenter  y=(ZR)2\displaystyle y=\left(\frac{Z}{R}\right)^2 en fonction de  x=1ω2\displaystyle x=\frac{1}{ω^2}  ;  ajouter éventuellement quelques mesures pour améliorer le graphique ; vérifier la validité de la relation  (ZR)2=1+1R2C2ω2\displaystyle \left(\frac{Z}{R}\right)^2=1+\frac{1}{R^2 \,C^2 \,ω^2}   et en déduire la valeur de CC .

• Représenter  y=tan(ϕ)y=\tan(ϕ)  en fonction de   x=1ω\displaystyle x=\frac{1}{ω}  ;  vérifier la validité de la relation  tan(ϕ)=1RCω\displaystyle \tan(ϕ)=-\frac{1}{R \,C \,ω}   et en déduire la valeur de CC .

• Comparer : la valeur mesurée par un capacimètre, la valeur indiquée sur le condensateur, les valeurs CC résultant des deux calculs précédents.

◊ remarque : dans cette manipulation, l'étude du déphasage apporte autant d'information que l'étude des amplitudes : elle permet la mesure d'une grandeur caractéristique du condensateur (la capacité CC ).

2.4. Circuit RL

• En modifiant un peu la méthode, comme cela est indiqué dans la suite, reprendre la même manipulation pour le montage suivant, réalisé avec un résistor de résistance  R100ΩR≈100 \:\mathrm{Ω}  et une bobine d'inductance  L50mHL≈50 \:\mathrm{mH}  et de résistance  rr .

◊ remarque : mesurer le valeurs des résistances RR et rr à l'aide d'un contrôleur électronique, celle de LL à l’aide d’un inductancemètre).
impedance_TP1_Im/impedance_TP1_Im5.jpg

• Représenter  y=(ZR)2\displaystyle y=\left(\frac{Z}{R}\right)^2 en fonction de  x=ω2x=ω^2  ;  ajouter éventuellement quelques mesures pour améliorer le graphique ; vérifier la validité de la relation  (ZR)2=(R+rR)2+L2ω2R2\displaystyle \left (\frac{Z}{R}\right)^2=\left(\frac{R+r}{R}\right)^2+\frac{L^2 \,ω^2}{R^2}  et en déduire les valeurs de LL et rr .  Comparer  avec les valeurs indiquées sur la bobine, etc…

• Représenter  y=tan(ϕ)y=\tan(ϕ)  en fonction de  x=ωx=ω  ;  vérifier la validité de la relation  tan(ϕ)=LωR+r\displaystyle \tan(ϕ)=\frac{L ω}{R+r}  et en déduire la valeur du quotient LR+r\displaystyle \frac{L}{R+r} .  Comparer ces résultats aux précédents, etc…

◊ remarque : dans cette manipulation, l'étude du déphasage apporte moins d'information que l'étude des amplitudes : elle permet la mesure d'une relation entre LL et rr (en fonction de RR), mais ne permet pas la mesure des deux grandeurs caractéristiques de la bobine (l'inductance LL et la résistance rr ).



RÉGIME SINUSOÏDAL ; IMPÉDANCES - TP1


Matériel

Pour chaque groupe  (10 groupes)

1 oscilloscope
1 générateur BF
1 fréquencemètre
1 phasemètre
3 adaptateurs BNC/“fiches 4mm4 \:\mathrm{mm}
12 fils (des longs et des courts)
2 câbles coaxiaux (BNC d’un seul côté)
2 câbles coaxiaux (BNC des deux côtés)
1 raccord BNC “en T”
1 prolongateur “fiches 4mm4 \:\mathrm{mm}
2 contrôleurs électroniques
1 condensateur 200nF≈ 200 \:\mathrm{nF}
1 boite de condensateurs 11 à 10μF10 \:\mathrm{μF}
1 boite de résistors ×1×1 à ×1000Ω×1000 \:\mathrm{Ω}
1 bobine d’inductance 10≈ 10 à 50mH50 \:\mathrm{mH}