RÉGIME SINUSOÏDAL - ADAPTATIONS - corrigé des exercices



A. EXERCICES DE BASE

I. Amélioration du facteur de puissance

1. • La puissance moyenne est :  P=UIcos(ϕ)P=U \:I \: \cos(ϕ)  et le facteur de puissance est :  cos(ϕ)=PUI=0,76\displaystyle \cos(ϕ)=\frac{P}{U \:I}=\text{0,76} .


2.a. • Le moteur équivaut à une impédance Z_\underline{Z} en série avec une f.c.e.m. E_\underline{E} qui dépend du régime du moteur (inconnu) ; le mieux est de chercher un raisonnement général qui ne fasse aucune hypothèse sur ce régime.
                                        
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• Les conditions nécessaires pour faire fonctionner le moteur ne dépendent que de sa structure interne ; pour obtenir un fonctionnement donné, il faut imposer les mêmes conditions avec ou sans adaptation.


2.b. • Le facteur de puissance égal à 11 correspond à un comportement purement résistif ; le courant est alors en phase avec la tension.
• En prenant la tension comme référence des phases :  u_=Umejωt\underline{u}=U_m \: \mathrm{e}^{\mathrm{j}ω\,t}  et  i_=Imej(ωt+ϕ)\underline{i}=I_m \: \mathrm{e}^{\mathrm{j}(ω\,t+ϕ)} .  On veut ajouter un condensateur en parallèle, de telle façon que, soumis à la même tension u_\underline{u} et parcouru par un courant  i_=jCωu_\underline{i}''=\mathrm{j} C\,ω \;\underline{u} ,  il donne un courant total  i_=i_+i_=ejωt(Imejϕ+jCωUm)\underline{i}'=\underline{i}+\underline{i}''=\mathrm{e}^{\mathrm{j}ω\,t} \: \left(I_m \: \mathrm{e}^{\mathrm{j}ϕ}+\mathrm{j} C\,ω \;U_m \right)  en phase avec u_\underline{u} .
• On obtient donc :  Im(Imejϕ+jCωUm)=Imsin(ϕ)+CωUm=0\mathrm{Im}\left(I_m \: \mathrm{e}^{\mathrm{j}ϕ}+\mathrm{j} C\,ω\; U_m \right)=I_m \; \sin(ϕ)+C\,ω \;U_m=0  c’est-à-dire :  C=Isin(ϕ)ωU\displaystyle C=-\frac{I \;\sin(ϕ)}{ω \:U}  (en simplifiant par 2\sqrt{2} ).  Ceci n'est donc possible que dans les cas où  sin(ϕ)<0\sin(ϕ)<0 ,  c’est-à-dire que le courant i_\underline{i} doit être en retard par rapport à la tension u_\underline{u} (mais un moteur électrique est normalement ainsi, à cause de l'inductance de ses bobinages électromagnétiques).
• Finalement :  C=I1cos2(ϕ)ωU=113μF\displaystyle C=\frac{I \:\sqrt{1-\cos^2(ϕ)}}{ω \:U}=113 \:\mathrm{μF} .
◊ remarque :  il n’était pas du tout évident a priori que le choix de CC soit possible indépendamment du régime de fonctionnement du moteur.


2.c. • Dans ces conditions (partie imaginaire nulle) :

I=|I_|=|Iejϕ+jCωU|=Re(Iejϕ+jCωU)=Icos(ϕ)=9,1AI'=\left|\underline{I}'\right|=\left|I \: \mathrm{e}^{\mathrm{j}ϕ}+\mathrm{j} C\,ω \:U \right|=\mathrm{Re}\left(I\: \mathrm{e}^{\mathrm{j}ϕ}+\mathrm{j} C\,ω \:U \right)=I \: \cos(ϕ)=\text{9,1} \:\mathrm{A} .
◊ remarque : la puissance consommée par le moteur est alors la même :  P=UI=UIcos(ϕ)P=U \:I'=U \:I \: \cos(ϕ) ,  mais obtenue avec  I<II'<I  ;  il y a moins de pertes dans les lignes de transport, car le condensateur absorbe de l’énergie pendant une partie de la période où le moteur n’est pas à même de l’absorber, puis la restitue au bon moment (en moyenne, le condensateur ne consomme pas d’énergie).


II. Bande passante ; facteur de qualité

1. • L'impédance complexe est :  Z_0=R+j(Lω1Cω)=R+jS\displaystyle \underline{Z}_0=R+\mathrm{j} \:\left(L \,ω-\frac{1}{C \,ω}\right)=R+\mathrm{j} \:S .
• La partie imaginaire SS est nulle à la résonance  (ω=ω0=1LC\displaystyle ω=ω_0=\frac{1}{\sqrt{L \:C}} ),  elle tend vers -∞ quand  ω0ω→0  et elle tend vers ++∞ quand  ωω→∞ .
• Par suite, le lieu de Z_0\underline{Z}_0 est la droite d'abscisse RR (parallèle à l'axe imaginaire).

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• En suivant l'indication de l'énoncé :  |1Z_012R|=|2R(R+jS)2R.(R+jS)|=12R|RjSR+jS|=12R\displaystyle \left|\frac{1}{\underline{Z}_0} -\frac{1}{2 \,R}\right|=\left|\frac{2 \,R-(R+\mathrm{j} \:S)}{2 \,R.(R+\mathrm{j} \:S)}\right|=\frac{1}{2 \,R} \: \left|\frac{R-\mathrm{j} \:S}{R+\mathrm{j} \:S}\right|=\frac{1}{2 \,R} .
• Par suite, le lieu de 1Z_0\displaystyle \frac{1}{\underline{Z}_0} est le cercle centré sur l'axe réel à l'abscisse 12R\displaystyle \frac{1}{2 \,R} et de rayon 12R\displaystyle \frac{1}{2 \,R} .
◊ remarque : les propriétés  |1Z_0|=1|Z_0|\displaystyle \left|\frac{1}{\underline{Z}_0} \right|=\frac{1}{|\,\underline{Z}_0 |}   et   arg(1Z_0)=arg(Z_0)\displaystyle \arg\left(\frac{1}{\underline{Z}_0} \right)=-\arg\left(\underline{Z}_0\right)  peuvent être associées à deux transformations ponctuelles dans le plan complexe : une inversion (de pôle OO et de puissance 11) suivie d'une symétrie (par rapport à l'axe réel) ; l'inversion transforme la droite précédente en un cercle qui est invariant pour la symétrie, d'où la conclusion (si on connaît les propriétés de l'inversion).

2. • Graphiquement, les points représentatifs sont tels que  OM=1R2\displaystyle OM=\frac{1}{R \:\sqrt{2}} ,  ce qui correspond à des triangles rectangles isocèles inscrits dans un demi-cercle.
• Il y a deux tels points, MM et MM', qui correspondent à :  arg(Z_0)=±π4\arg\left(\underline{Z}_0\right)=±\frac{π}{4}  et donc :  Lω1Cω=±R\displaystyle L \,ω-\frac{1}{C \,ω}=±R .
• En notant  λ=R2L\displaystyle λ=\frac{R}{2 \,L}  les solution positives de ces deux équations sont :

ω1=λ+λ2+ω02ω_1=-λ+\sqrt{λ^2+ω_0^{\:2}}  (au point MM) ;
ω2=+λ+λ2+ω02ω_2=+λ+\sqrt{λ^2+ω_0^{\:2}}  (au point MM').
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3. Le facteur de qualité est :  Q=ω0|ω2ω1|=ω02λ=1RLC\displaystyle Q=\frac{ω_0}{|\,ω_2-ω_1 |} =\frac{ω_0}{2 \,λ}=\frac{1}{R}\, \sqrt{\frac{L}{C}} .
• Numériquement : ω0=1,0.104rad.s1ω_0=\text{1,0}.{10}^4 \: \mathrm{rad.s^{-1}}  ;  λ=50rad.s1λ=50 \:\mathrm{rad.s^{-1}}  ;
ω19950rad.s1ω_1≈9950 \:\mathrm{rad.s^{-1}}  ;  ω210050rad.s1ω_2≈10050 \:\mathrm{rad.s^{-1}}  ;  Q100Q≈100 .



B. EXERCICE D’APPROFONDISSEMENT

III. Ondemètre


• La tension aux bornes de la bobine peut s'écrire (si on néglige sa résistance) :  u=dΦdt\displaystyle u=-\frac{dΦ}{dt}  où ΦΦ est le flux magnétique total dans la bobine :  Φ=Φext+ΦautoΦ=Φ_{ext}+Φ_{auto}  avec  Φauto=LiΦ_{auto}=L \:i  (flux induit dans la bobine par son propre champ). Ceci donne donc :  u=dΦextdtLdidt\displaystyle u=-\frac{dΦ_{ext}}{dt}-L \: \frac{di}{dt} .
• Mais on peut écrire  u=qC\displaystyle u=\frac{q}{C''}  avec  i=dqdt\displaystyle i=\frac{dq}{dt}  en posant  C=CC''=C  ou  C=C+CC''=C+C'  selon le cas ; par suite, la réponse du circuit correspond à la solution de l'équation :  Lq̈+qC=ωΦmcos(ωt)=e(t)\displaystyle L \:\ddot{q}+\frac{q}{C''}=- ω \:Φ_m \: \cos(ω \:t)=e(t)  qui décrit un circuit LCLC'' soumis à e(t)e(t) sinusoïdale.
• Ce modèle est simplifié : il néglige la résistance sans donner aucune indication des conditions initiales... or, en l'absence de résistance, le régime “transitoire” (à la pulsation  ω0=1LC\displaystyle ω_0=\frac{1}{\sqrt{L \:C''}}  ) n'est pas amorti, donc il garde en permanence une importance aussi grande que le régime “sinusoïdal permanent” (à la pulsation  ωω0ω≠ω_0 ).
• En fait, la résistance n'est jamais nulle (il y a au moins quelques ohms\mathrm{ohms} pour la bobine) : on réduit cette résistance le plus possible afin de rendre le dispositif plus sensible au champ extérieur, mais il faut conserver une résistance minimum pour que le régime transitoire soit amorti assez vite pour permettre des mesures dans des délais raisonnables.
• L'impédance (complexe) du circuit LCLC'' est :  Z_=j(Lω1Cω)\displaystyle \underline{Z}=\mathrm{j} \:\left(L \,ω-\frac{1}{C'' \,ω}\right)  et le courant est donc :  I_=E_Z_\displaystyle \underline{I}=\frac{\underline{E}}{\underline{Z}}  ;  la tension aux bornes du condensateur est alors :  U_=1jCωI_=1jCωE_Z_=E_1LCω2\displaystyle \underline{U}=\frac{1}{\mathrm{j} C'' ω} \: \underline{I}=\frac{1}{\mathrm{j} C'' ω} \, \frac{\underline{E}}{\underline{Z}}=\frac{\underline{E}}{1-L\,C'' ω^2}  (en ne considérant que le régime permanent).
• Cette relation est valable en valeurs “maximum” ou “efficaces” complexes ; les multimètres mesurent les valeurs efficaces (réelles), qui correspondent aux modules des représentants complexes :  U=E|1LCω2|\displaystyle U=\frac{E}{\left|1-L\,C'' ω^2 \right|} .
◊ remarque : la quantité (1LCω2)(1-L\,C'' ω^2 ) est réelle, mais son signe correspond à l'argument du représentant complexe et il doit être mis à part.
• Cette relation décrit une résonance “infiniment” aiguë, compte tenu du fait qu'on a négligé la résistance du circuit (et en particulier celle de la bobine) ; cette courbe de résonance peut être tracée, pour ωω fixé, en fonction de CC''.

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◊ remarque : c'est “l'absence” de résistance qui donne une résonance tendant vers l'infini ; ceci montre l'intérêt d'une résistance faible :

d'une part le maximum est d'autant plus grand, donc le dispositif “amplifie” l'onde reçue et est plus sensible en amplitude ;

d'autre part la courbe est d'autant plus “aiguë” et, compte tenu des pentes plus grandes, le dispositif est plus sensible aux réglages de CC.
• On constate que pour toute valeur  C<2Lω2\displaystyle C''<\frac{2}{L \,ω^2}  on peut trouver une autre valeur de capacité (symétrique par rapport à 1Lω2\displaystyle \frac{1}{L \,ω^2} ) donnant la même tension UU pour ωω fixé.
• Pour le circuit étudié, ceci correspond à chercher la condition (sur ωω) pour que les capacités CC et C+CC+C' (imposées) soient ainsi conjuguées, c'est-à-dire :  |1LCω2|=|1L.(C+C)ω2|\left|1-L \,C \,ω^2 \right|=\left|1-L .(C+C') \, ω^2 \right| .  D'après le graphique, il est clair que dans ce cas les deux capacités correspondent à des signes contraire de  (1LCω2)(1-L\,C'' ω^2 )  ;  l'équation à résoudre est donc :  1LCω2=1+L.(C+C)ω21-L \,C \,ω^2=-1+L .(C+C') \, ω^2  d'où on déduit :  ω=1L.(C+C2)\displaystyle ω=\frac{1}{\sqrt{L.\left(C+\frac{C'}{2}\right)}} .