RÉGIME SINUSOÏDAL ; FONCTIONS DE TRANSFERT - corrigé du TP
3. Mesures et courbes
3.1. Sortie aux bornes de la résistance
• De nombreuses combinaisons de valeurs pour , et sont
possibles. On peut par exemple considérer le montage avec
:
;
;
;
.
• On obtient ainsi pour une
résonance très marquée.
En pratique, si l'énoncé conseille de mesurer dans l'intervalle de
jusqu'à au moins
, il est clair que cela dépend du choix des paramètres : ici
la fréquence de résonance un peu élevée aurait dû inciter à
poursuivre les mesures jusqu'à
(voire plus) afin de mieux observer l'asymptote des hautes
fréquences (c'est l'intérêt de tracer le graphique en même temps que
les mesures).
• Le modèle théorique (déduit du cours pour les valeurs choisies des
composants RLC) représente plutôt correctement les données, mais le
maximum est légèrement surestimé et correspond à une fréquence de
résonance un peu sous-estimée ; les écarts sont toutefois
comparables aux incertitudes de mesure.
Le gain peut s'écrire
et le maximum théorique correspond à l'annulation de la réactance ;
ainsi :
et la pulsation de résonance :
.
Les pulsations de coupure correspondent à :
et
; la bande passante est donc :
à comparer à .
Le facteur de qualité est
(
correspond à une résonance très marquée).
• On obtient ainsi pour une
résonance très marquée (bascule de phase brutale).
• Le déphasage peut s'écrire
; ce modèle théorique représente plutôt correctement les
données. Le passage par est
en accord avec le maximum de et correspond
à une fréquence de résonance un peu sous-estimée par le modèle ; les
écarts sont toutefois comparables aux incertitudes de mesure. Les
passages par
sont en accord avec les pulsations de coupures déterminées
d'après (les écarts
sont comparables aux incertitudes de mesure).
3.2. Sortie aux bornes du condensateur
• On considère ici :
;
;
;
.
• Un intérêt à ce choix est qu'on obtient ainsi pour une
résonance moins marquée.
Ici la fréquence de résonance moins élevée aurait normalement permis
de bien observer l'asymptote des hautes fréquences ; hélas les
mesures n'ont pas dépassé
(alors que l'énoncé conseille jusqu'à au moins
). Par chance, cela suffit tout de même pour une observation
raisonnable.
Une différence de comportement, par rapport au cas précédent, est
que la limite à basse fréquence (régime capacitif) est .
• Le modèle théorique (déduit du cours pour les valeurs choisies des
composants RLC) représente plutôt correctement les données, mais le
maximum est légèrement surestimé ; les écarts sont toutefois
comparables aux incertitudes de mesure.
Le gain peut s'écrire
; le maximum correspond au minimum de
. En notant
et
la dérivée de
s'annule pour
; ceci correspond à : .
On obtient ici :
;
;
.
Les pulsations de coupure correspondent à :
et
; compte tenu du fait que
ce cas correspond à la limite au delà de laquelle il n'y aurait pas
de coupure inférieure. La bande passante est donc :
; on peut comparer à
(valable pour la sortie aux bornes de la résistance) mais seul
l'ordre de grandeur correspond vaguement car la résonance n'est pas
très marquée.
Le facteur de qualité est
(
correspond à une résonance peu marquée).
• On obtient également pour une
résonance moins marquée (bascule de phase plus progressive).
• Le modèle théorique (juste décalé de par
rapport au cas précédent) représente plutôt correctement les données
(sauf les derniers points). Le passage par
est en accord avec .
Les pulsations de coupures sont ici définies autrement pour le
déphasage ; la coupure supérieure pour le passage par
est
; la coupure inférieure pour le passage par
est
; la bande passante est donc :
compatible avec
(cette définition par le déphasage est sur ce point plus pratique).
Cela correspond à un facteur de qualité
(
correspond ici aussi à une résonance peu marquée).
3.3. Sortie aux bornes de la bobine
• On considère ici :
;
;
;
.
• Un intérêt à ce choix (sur-critique) est qu'ainsi pour on
n'obtient pas vraiment de résonance (seulement une élimination des
basses fréquences).
Une différence de comportement, par rapport aux cas précédents, est
que la limite à haute fréquence (régime inductif) est .
• Le modèle théorique (déduit du cours pour les valeurs choisies des
composants RLC) représente plutôt correctement les données (en vert)
; il est intéressant de comparer à la modélisation simplifiée
négligeant (en marron)
dont la représentation est seulement légèrement moins bonne ( ).
Le gain peut s'écrire
; en négligeant pour éviter
de compliquer inutilement, le maximum correspond au minimum de
.
Avec
et
la dérivée de
s'annule pour
; ceci correspond à : .
On obtient ici :
;
;
; .
Les pulsations de coupure correspondent à :
et
(avant de devenir imaginaire et
il n'y a pas de coupure supérieure). La bande passante est donc
:
; on ne peut pas comparer à
(valable pour la sortie aux bornes de la résistance) puisqu'il n'y a
pas de résonance.
Le facteur de qualité est
(
correspond à une résonance quasi-inexistante).
• De façon analogue au cas de la sortie aux bornes du condensateur,
on obtient ici tout de même une résonance pour ,
bien qu'elle soit nettement moins marquée (bascule de phase plus
progressive).
• Le déphasage peut s'écrire
; ce modèle modèle théorique représente plutôt correctement
les données (en vert). Il est par contre intéressant de comparer à
la modélisation simplifiée négligeant (en marron)
dont la représentation est nettement moins bonne pour les premiers
points : à cause de ,
aux très basses fréquences (le modèle simplifié donne la limite
). Le passage
par
est en accord avec .
Les pulsations de coupure sont définies autrement pour le déphasage
; la coupure supérieure pour
est
; la coupure inférieure pour
est
(un peu perturbée par l'effet de ) ; la bande
passante est :
compatible avec
(cette définition par le déphasage est sur ce point plus pratique).
Cela correspond à un facteur de qualité
(
correspond à une résonance très peu marquée).
◊ remarque : en réalité, la résistance de la bobine augmente avec la
fréquence (surtout si la bobine contient un noyau) ; ceci est dû aux
interactions électromagnétiques dans les spires de la bobine (qui
font qu'à haute fréquence le courant ne circule qu'en surface des
fils : effet de peau), ainsi qu'aux courants induits dans le noyau ;
les modèles simples utilisés ici sont imparfaits, mais il sont
raisonnablement satisfaisants.
4. Influences de R et C
4.1. Sortie aux bornes de la résistance
• Puisque les modélisations proposées décrivent correctement les
mesures, il est plus simple d'utiliser les variations des courbes
théoriques sous l'effet de divers paramètres.
• On peut étudier l'effet de (en prenant
comme référence, en noir, l'exemple étudié expérimentalement).
D'une part l'augmentation de la résistance totale élargit la
résonance car l'amortissement par la réactance aux fréquences
extrêmes est en proportion moins important.
D'autre part est de plus
en plus négligeable donc le maximum augmente et tend vers .
• On peut comparer avec l'effet de .
De même l'augmentation de la résistance totale élargit la résonance,
mais d'autre part est en
proportion de moins en moins important donc le maximum diminue et
tend vers .
• L'effet sur le déphasage est du même type en augmentant ou car ne dépend que
de la résistance totale. Il correspond à un saut de phase de plus en
plus progressif.
• D'un autre point de vue, on peut étudier l'effet de .
D'une part l'augmentation de la capacité fait devenir prépondérant
le régime capacitif à des fréquences plus faibles : dans la
comparaison de
et ,
un plus grand
intervient pour plus petit.
D'autre part cela élargit la résonance car l'effet de l'inductance
aux hautes fréquences est inchangé.
• L'effet sur le déphasage conduit aux mêmes remarques.
• Puisqu'on se base ici sur les modèles, on peut aussi comparer à
l'effet de .
L'effet est analogue, mais pour l'effet inductif aux hautes
fréquences : dans la comparaison de
et ,
un plus grand
intervient pour plus petit.
D'autre part cela resserre la résonance car l'effet de la capacité
aux basses fréquences est inchangé.
• L'effet sur le déphasage conduit aux mêmes remarques.
4.2. Sortie aux bornes de la capacité
• Puisque le nombre de combinaisons est grand, on n'en cite ici que
quelques unes. Pour tout ce qui concerne les déphasages, il y a
juste un décalage de
puisque l'argument de l'impédance du condensateur est constant,
comme celui pour la résistance.
• On peut étudier l'effet de (l'effet
est du même type en augmentant ou car ne dépend que
de la résistance totale).
D'une part l'augmentation de la résistance totale élargit la
résonance (domaine de prépondérance de la résistance) car l'effet de
la réactance aux fréquences extrêmes est en proportion moins
important.
D'autre part
a de moins en moins tendance à rester prépondérant quand la
fréquence augmente, donc le maximum diminue et tend vers
(prépondérance de la capacité ; la résonance disparaît).
• On peut comparer à l'effet de .
Ce cas ressemble au précédent : un plus grand
diminue l'impédance
au détriment de la résistance qui est donc plus facilement
prépondérante ; mais la comparaison entre
et est
inchangée donc ceci élargit la résonance seulement du côté
capacitif, donc cela la décale vers les basses fréquences.
D'autre part comme pour l'exemple précédent le maximum diminue et
tend vers
(prépondérance de la capacité ; la résonance disparaît).
4.3. Sortie aux bornes de la bobine
• Cette situation est plus complexe à cause de la résistance de la
bobine ; on peut se limiter à un exemple caractéristique : l'effet
de sur le
déphasage.
Dès les faibles valeurs perturbe aux
basses fréquences : l'inductance devient sans effet, on mesure aux
bornes d'une “résistance” et on compare au total qui est surtout
capacitif, d'où
. Mais cette perturbation n'affecte que les très basses
fréquences et on observe le saut de phase associé à la résonance.
Quand augmente un
peu, cela augmente la résistance totale donc le saut de phase
devient plus progressif. Mais si devient très
grand, alors on n'observe même plus de résonance.