FORCES MAGNÉTIQUES - corrigé des exercices


A. EXERCICES DE BASE

Principe d’un ampèremètre “absolu”

1. • Le champ magnétique à l'intérieur d'un solénoïde est quasi-uniforme, orienté selon l'axe et de norme  B=μ0nIB=μ_0 \: n \:I  ;  dans le cas étudié ici :  B=12,6mTB=12\text{,}6 \:\mathrm{mT} .

2. • L'élément conducteur “utile” de la balance est horizontal à l'équilibre (par construction) et perpendiculaire à l'axe de la bobine (donc au champ B\overset{→}{B} ) ; il subit alors une force verticale (vers le haut ou vers le bas) de norme  F=I𝓁B=2,51mNF=I \:∆𝓁 \:B=2\text{,}51 \:\mathrm{mN} .
• À l'équilibre, le moment de cette force est compensé par celui du poids des masses placées sur le plateau de la balance. Si toutefois la balance n'est pas exactement équilibrée “à vide” (sans courant ni masse), alors il peut y avoir un décalage :  (F)+(P)+déc=0ℳ\left(\overset{→}{F} \,\right)+ℳ\left(\overset{→}{P} \,\right)+ℳ_{déc}=0 .
• En inversant le sens du courant, on inverse le sens de F\overset{→}{F} et celui de son moment. Le nouvel équilibre donne :  (F)+(P)+déc=0ℳ\left(-\overset{→}{F} \,\right)+ℳ\left(\overset{→}{P}' \,\right)+ℳ_{déc}=0  ;  on en déduit par différence :  2(F)=(P)(P)2 \:ℳ\left(\overset{→}{F} \,\right)=ℳ\left(\overset{→}{P}'\,\right)-ℳ\left(\overset{→}{P} \,\right) .
• Faute d'indication dans l'énoncé, on doit supposer que les bras du fléau de la balance sont égaux ; la compensation correspond à l'égalité des normes :  2F=Δmg2 \,F=Δm \:\:g .
• La surcharge nécessaire est donc :  m=2I𝓁Bg\displaystyle ∆m=\frac{2 \,I \:∆𝓁 \;B}{g} .
◊ remarque : l'énoncé dit qu'il s'agit d'une surcharge ; mais le signe de la variation m∆m dépend du sens de F\overset{→}{F} dans le premier équilibre ; on suppose donc que le sens choisi est celui qui correspond.
• L'application numérique donne :  m=512mg∆m=512 \:\mathrm{mg} .

3. • L'énoncé indique que l'équilibre est ensuite rétabli en ajoutant une surcharge ; ceci suppose que dans le sens inverse  P>PP'>P ,  donc initialement  (F)ℳ\left(\overset{→}{F} \,\right)  et  (P)ℳ\left(\overset{→}{P} \,\right)  sont de même signe, donc le décalage est ici nécessaire (et doit être assez grand) pour que l'expérience soit possible.
• Avec une balance “normale” (décalage souvent non nul mais faible), on pourrait compenser en modifiant le courant, mais non changer son signe.
• Inversement, lorsque cela est possible, l'avantage de ne changer que le sens est de ne faire intervenir, en valeur absolue, qu'une seule intensité II du courant ; ceci permet de mesurer ce dernier par comparaison avec des masses connues. Un tel ampèremètre est “absolu” en ce sens qu'il ne nécessite pas de comparaison entre le courant étudié et des “courants de référence” : c'est le même courant qui est utilisé pour créer le champ magnétique qui cause la force.


Action d’un champ magnétique uniforme sur un cadre

1. • Le moment vectoriel peut s'écrire  Γ=𝓂×B\overset{→}{Γ}=\overset{→}{𝓂} × \overset{→}{B}  avec un moment magnétique  𝓂=NIS\overset{→}{𝓂}=N \:I \:\overset{→}{S}  ;  cela donne algébriquement :  Γ=NISBsin(θ)Γ=N \:I \:S \:B \; \sin(θ)  avec  S=2ahS=2 \,a \:h .
• Dans ce cas (champ magnétique et circuit “constants”), on peut aussi raisonner avec l'énergie potentielle :  p=𝓂B=NISBcos(θ)ℰ_p=-\overset{→}{𝓂}⋅\overset{→}{B}=-N \:I \:S \:B \; \cos(θ)  ;  le moment algébrique est ainsi :  Γ=dpdθ=NISBsin(θ)\displaystyle Γ=\frac{dℰ_p}{dθ}=N \:I \:S \:B \; \sin(θ) .

2. • Une “aiguille” de boussole s'oriente selon la composante horizontale du champ magnétique terrestre. Un cadre tournant selon un axe vertical peut en principe faire de même, mais il reste à tester si les ordres de grandeur sont raisonnables.
• Avec  N=100N=100 tours de fil ;  a=2cma=2 \:\mathrm{cm}  ;  h=5cmh=5 \:\mathrm{cm}  ;  I=1AI=1 \:\mathrm{A}  (un courant important nécessite un fil plus gros pour éviter l'échauffement...)  ;  on obtient un moment magnétique  𝓂=NIS0,2A.m2𝓂=N \:I \:S≈0\text{,}2 \:\mathrm{A.m^2}  comparable à celui d'une aiguille de boussole.
• La difficulté technique tient au fait que dans le champ terrestre  NISB4.106N.mN \:I \:S \:B≈4.{10}^{-6} \: \mathrm{N.m}  ;  un moment de forces aussi faible doit être associé à une suspension très délicate du circuit, d'autant plus “encombrant” qu'il comporte forcément des fils d'alimentation.


Mesures relatives de champs magnétiques


• Puisque l'axe de rotation de l'aiguille de la boussole est vertical et que le moment magnétique 𝓂\overset{→}{𝓂} est horizontal, seule la composante horizontale de B\overset{→}{B} contribue au moment algébrique selon l'axe vertical.
• En plus des forces magnétiques, l'aiguille est soumise à son poids et à la réaction de l'axe, mais ces forces ont un moment nul par rapport à l'axe.
• En notant  JJ  le moment d'inertie de l'aiguille, le théorème du moment cinétique peut donc s'écrire sous la forme :  Jθ̈+𝓂Bsin(θ)=0J \:\ddot{θ}+𝓂 \:B \; \sin(θ)=0 .
• Pour les petites oscillations, cela correspond à un oscillateur harmonique de période  T=2πJ𝓂B\displaystyle T=2π \:\sqrt{\frac{J}{𝓂 \:B}} .  On peut ainsi en déduire :  B2B1=(T1T2)2\displaystyle \frac{B_2}{B_1} =\left(\frac{T_1}{T_2} \right)^2.


Composante horizontale du champ magnétique terrestre

1. • L'élément conducteur “utile” de la balance est horizontal à l'équilibre (par construction) et perpendiculaire à l'axe de la bobine (donc au champ B\overset{→}{B} ) ; il subit donc alors une force verticale (vers le haut ou vers le bas) de norme  F=I𝓁BF=I \:𝓁 \:B .
• À l'équilibre, le moment de cette force est compensé par celui du poids des masses placées sur le plateau de la balance :  (F)+(P)=0ℳ\left(\overset{→}{F} \,\right)+ℳ\left(\overset{→}{P} \,\right)=0 .
• En inversant le sens du courant, on inverse le sens de F\overset{→}{F} et celui de son moment. Le nouvel équilibre donne :  (F)+(P)=0ℳ\left(-\overset{→}{F}\, \right)+ℳ\left(\overset{→}{P}'\,\right)=0  ;  on en déduit par différence :  2(F)=(P)(P)2 \,ℳ\left(\overset{→}{F} \,\right)=ℳ\left(\overset{→}{P}'\,\right)-ℳ\left(\overset{→}{P} \,\right) .
• Puisque les bras du fléau de la balance sont égaux ; la compensation correspond à l'égalité des normes :  2F=2I𝓁B=mg2 \,F=2 \,I \:𝓁 \:B=∆m \:\:g .  On obtient ainsi :  B=mg2I𝓁2,5mT\displaystyle B=\frac{∆m \:\:g}{2 \,I \:𝓁}≈2\text{,}5 \:\mathrm{mT} .

2. • En notant  JJ  le moment d'inertie de l'aimant, le théorème du moment cinétique peut s'écrire sous la forme :  Jθ̈+𝓂Bsin(θ)=0J \:\ddot{θ}+𝓂 \:B \; \sin(θ)=0 .
• Pour les petites oscillations, cela correspond à un oscillateur harmonique de période  T=2πJ𝓂B\displaystyle T=2π \:\sqrt{\frac{J}{𝓂 \:B}} .  On peut ainsi en déduire :  B0=B.(TT0)22.105T\displaystyle B_0=B .\left(\frac{T}{T_0} \right)^2≈2.{10}^{-5} \: \mathrm{T} .


Roue de Barlow


• Le moment subi par un élément infinitésimal  d𝓁\overset{→}{d𝓁}  est :  d=OM×dFd\overset{→}{ℳ}=\overset{\longrightarrow}{OM} × d\overset{→}{F}  avec  dF=Id𝓁×Bd\overset{→}{F}=I \:\overset{→}{d𝓁} × \overset{→}{B} .
• En coordonnées cylindriques, avec une direction axiale selon l'axe de la roue :
B=Buz\overset{→}{B}=B \;\overset{→}{u}_z  ;  d𝓁=drur+rdθuθ\overset{→}{d𝓁}=dr \:\overset{→}{u}_r+r \:dθ \:\overset{→}{u}_θ  ;  dF=IB.[druθ+rdθur]d\overset{→}{F}=I \:B .[-dr \:\overset{→}{u}_θ+r \:dθ \:\overset{→}{u}_r ]  ;
OM=rur\overset{\longrightarrow}{OM}=r \:\overset{→}{u}_r  ;  d=IBrdruzd\overset{→}{ℳ}=-I \:B \:r \:dr \:\overset{→}{u}_z .
• Au total :  =OAd(M)=12IBR2uz\displaystyle \overset{→}{ℳ}=∫_O^A d\overset{→}{ℳ}(M)=-\frac{1}{2} \, I \:B \:R^2 \:\:\overset{→}{u}_z .
• Le résultat ne dépend pas du trajet du courant car les projections selon uθ\overset{→}{u}_θ du mouvement des charges contribuent selon ur\overset{→}{u}_r aux forces de Laplace ; ces contributions ont un moment nul.


B. EXERCICES D'APPROFONDISSEMENT

Principe de l’ampèremètre absolu de Kelvin

1. • Selon la loi de Biot et Savart  dB=μ04πId𝓁×urr2\displaystyle d\overset{→}{B}=\frac{μ_0}{4π} \, \frac{I \:\overset{→}{d𝓁} × \overset{→}{u}_r}{r^2}   et les symétries imposent  B=Bxux\overset{→}{B}=B_x \: \overset{→}{u}_x .
• Ainsi :  dBx=μ0Id𝓁4πr2cos(α)\displaystyle dB_x=\frac{μ_0 \: I \:d𝓁}{4π \:r^2} \: \cos(α)  ;  d𝓁=Rdθd𝓁=R \:dθ  ;  r2=R2+x2r^2=R^2+x^2  ;  cos(α)=Rr\displaystyle \cos(α)=\frac{R}{r}  ;  B=Bx=μ0N1IR122(R12+x2)3/2\displaystyle B=B_x=\frac{μ_0 \: N_1 \: I \:R_1^{\:2}}{2 \:\left(R_1^{\:2}+x^2 \right)^{3/2}} .


2. • Le flux à travers la surface latérale est  dΦ=Br2πrdxdΦ=B_r \: 2π \:r \:dx .
• Par symétrie, hors de l'axe Bx(r)B_x (r) passe par un extremum pour  r=0r=0  ;  on peut donc supposer qu'il varie peu au voisinage de l'axe. Le flux à travers les bases est alors :  Φ[Bx(x+dx)Bx(x)]πr2Φ≈[B_x (x+dx)-B_x (x)] \:\: π \:r^2 .
• Le flux à travers le cylindre étant nul :  Br2πrdx+dBxπr2=0B_r \: 2π \:r \:dx+ dB_x \: π \:r^2=0  ;  Brr2dBxdx\displaystyle B_r≈-\frac{r}{2} \, \frac{dB_x}{dx} .
• Ceci donne :  Br3μ0N1IR12rx4(R12+x2)5/2=32rxR12+x2Bx\displaystyle B_r≈\frac{3 \,μ_0 \: N_1 \: I \:R_1^{\:2} \; r \:x}{4 \:\left(R_1^{\:2}+x^2 \right)^{5/2}}=\frac{3}{2} \, \frac{r \:x}{R_1^{\:2}+x^2} \: B_x  “justifiant” ainsi qu'au voisinage de l'axe  (rR1r≪R_1 )  le champ reste assez bien axial, cela d'autant mieux qu'on ne s'éloigne pas trop du centre de la bobine (xR1x≪R_1 ).


3. • Les moments magnétiques étant initialement alignés, ils le restent. La composante BxB_x du champ de b1b_1 cause sur b2b_2 des forces radiales dont la somme est nulle par symétrie.
• Par contre la composante radiale BrB_r cause sur b2b_2 une force de Laplace axiale (b1b_1 subit l'action réciproque) de norme :  F=IBrR2dθ3π2μ0N1N2I2R12R2x(R12+x2)5/2\displaystyle F=∫ \:I \:B_r \: R_2 \: dθ≈\frac{3π}{2} \: μ_0 \: N_1 \: N_2 \: I^2 \, \frac{R_1^{\:2} \: R_2 \: x}{\left(R_1^{\:2}+x^2 \right)^{5/2}}  .
• Pour un courant orienté comme  uθ\overset{→}{u}_θ  et  BrB_r  selon  ur\overset{→}{u}_r ,  cette force est orientée selon  uθ×ur=ux\overset{→}{u}_θ × \overset{→}{u}_r=-\overset{→}{u}_x  (les bobines parcourues par des courants de même sens s'attirent).


4.a. • L'extremum correspond à l'annulation de la dérivée :  ddx(x(R12+x2)5/2)=R124x2(R12+x2)7/2=0\displaystyle \frac{d}{dx} \left(\frac{x}{\left(R_1^{\:2}+x^2 \right)^{5/2}} \right)=\frac{R_1^{\:2}-4 \:x^2}{\left(R_1^{\:2}+x^2 \right)^{7/2}} =0  ;  x=R12\displaystyle x=\frac{R_1}{2} .
◊ remarque : ceci ne respecte que très médiocrement la condition supposée  xR1x≪R_1 .
• Cela correspond à :  FM24π255μ0N1N2I2R2R12\displaystyle F_M≈\frac{24π}{25 \:\sqrt{5}} \, μ_0 \: N_1 \: N_2 \: I^2 \: \frac{R_2}{R_1^{\:2}} .


4.b. • On obtient numériquement :  FM0,27NF_M≈0\text{,}27 \:\mathrm{N} .


5.a. • Pour obtenir un moment maximum il faut que les quatre bobines agissent dans le même sens.
• Supposons que le sens du courant dans c1c_1 lui donne un champ orienté vers le haut, alors la disposition correspond à l'équivalent de  x>0x>0  pour b2b_2 et lui imposerait un effet vers le bas (maximum) pour un courant dans le même sens. L'obtention d'un effet vers le haut impose donc pour b2b_2 un courant de sens inverse.
• Pour que la disposition corresponde à  x>0x>0  pour b2b_2 par rapport à d1d_1 il faut que cette dernière ait un courant de même sens, d'où une action vers le haut. Cela impose donc pour d1d_1 un courant de sens inverse à c1c_1 .
◊ remarque : pour un même sens du courant, la disposition relative de c1c_1 et d1d_1 correspondrait aux bobines de Helmholtz, pour lesquelles BxB_x dépend le moins possible de xx, donc avec BrB_r très faible (hors de propos ici).

Laplace_cor_Im/Laplace_cor_Im.jpg

• Il suffit alors d'imposer une configuration analogue à gauche avec le sens contraire pour la bobine a2a_2 afin qu'elle subisse une action vers le bas.


5.b. • En supposant que le poids agit selon l'axe des bobines, le nouvel équilibre impose :  mg=4FM∆m \:\:g=4 \,F_M .
• Cela donne :  m=4FMg110g\displaystyle ∆m=\frac{4 \,F_M}{g}≈110 \:\mathrm{g} .
• Un tel dispositif permet une mesure “absolue” car toutes les bobines sont parcourues par le même courant mesuré (on ne procède pas par comparaison). On prend en outre la précaution de procéder par différence de deux équilibres : l'effet du courant est associé à la modification de l'équilibre.