FORCES ÉLECTROMAGNÉTIQUES - corrigé des exercices


A. EXERCICES DE BASE

Fréquence cyclotron

1. Méthode analytique

• La force de Lorentz peut s’écrire :  F=qv×B=qB.[y˙uxx˙uy]\overset{→}{F}=q \:\overset{→}{v} × \overset{→}{B}=q \:B.\left[\dot{y} \: \overset{→}{u}_x-\dot{x} \: \overset{→}{u}_y \right]  et la relation fondamentale de la dynamique correspond à :  mẍ=qBy˙m \:\ddot{x}=q \:B \:\dot{y}  ;  mÿ=qBx˙m \:\ddot{y}=-q \:B \:\dot{x}  ;  mz̈=0m \:\ddot{z}=0 .  On en déduit en particulier que vzv_z est constante, donc on n’a plus qu’à étudier la projection sur OxyOxy .
• Le système d’équations différentielles combinées en vxv_x et vyv_y peut se résoudre par exemple en intégrant l’une des équations :  x˙=qBmy+K\displaystyle \dot{x}=\frac{q \:B}{m} \, y+K ,  où la constante d'intégration  K=0K=0  se déduit des conditions initiales  y(0)=0y(0)=0  et  x˙(0)=0\dot{x}(0)=0 .
• La substitution dans l'autre équation du résultat obtenu donne :   ÿ+ω2y=0\ddot{y}+ω^2 \: y=0   avec la “pulsation”  ω=|q|Bm\displaystyle ω=\frac{\left|q\right| \: B}{m}  (qui est en fait ici une vitesse de rotation).
◊ remarque : on peut aussi dériver l’une des équations au lieu d'intégrer, puis substituer de façon analogue, mais c'est généralement plus long.
• On en déduit :  y=Ycos(ωt+ϕ)y=Y \; \cos(ω \:t+ϕ)  où la condition initiale  y(0)=0y(0)=0  impose  ϕ=±π2ϕ=±\frac{π}{2}  c'est-à-dire  y=±Ysin(ωt)y=±Y \; \sin(ω \:t) .  La condition initiale  y˙(0)=±ωY=v0y\dot{y}(0)=±ω \:Y=v_{0y}  impose en outre  Y=|v0y|ω\displaystyle Y=\frac{\left|v_{0y} \right|}{ω}  et ainsi :  y=v0yωsin(ωt)\displaystyle y=\frac{v_{0y}}{ω} \: \sin(ω \:t) .
◊ remarque : on choisit généralement  Y>0Y>0  en décalant si nécessaire le déphasage de ππ .
• En reportant :  x˙=sgn(q)v0ysin(ωt)\dot{x}=\mathrm{sgn}(q) \:v_{0y} \; \sin(ω \:t) ;  on obtient par intégration :  x=sgn(q)v0yωcos(ωt)+K\displaystyle x=- \mathrm{sgn}(q) \: \frac{v_{0y}}{ω} \: \cos(ω \:t) + K' ,  où la constante d'intégration  K=x0+sgn(q)v0yω\displaystyle K'=x_0+\mathrm{sgn}(q) \: \frac{v_{0y}}{ω}  se déduit de la condition initiale  x(0)=x0x(0)=x_0 .  Finalement :  x=x0+sgn(q)v0yω[1cos(ωt)]\displaystyle x=x_0+\mathrm{sgn}(q) \: \frac{v_{0y}}{ω} \: [1-\cos(ω \:t)] .
◊ remarque : la projection du mouvement sur le plan OxyOxy est donc circulaire uniforme (à “vitesse projetée”  V=|v0y|V=\left|v_{0y} \right|  constante)  ;  la trajectoire est une hélice de pas constant  2πr|tan(α)|\displaystyle \frac{2π \:r}{\left|\tan(α)\right|}  ,  avec  α=(v;B)α=\left(\overset{→}{v} \, ;\overset{→}{B} \right) .

2. Méthode géométrique

◊ remarque : cette méthode n'est pas tout à fait adaptée au programme de MPSI, qui n'aborde pas la définition du “rayon de courbure” local d'une courbe quelconque ; elle peut toutefois constituer un approfondissement intéressant.
• La force de Lorentz  F=qv×B\overset{→}{F}=q \:\overset{→}{v} × \overset{→}{B}  est perpendiculaire à B\overset{→}{B} , donc à uz\overset{→}{u}_z ; par suite  az=0a_z=0  et  vz=v0zv_z=v_{0z}  est constante.
• La force F\overset{→}{F} est aussi perpendiculaire à v\overset{→}{v} , donc elle ne travaille pas et  v=v0v=v_0  est constante.  Par suite  cos(α)=cos(v;B)=vzv\displaystyle \cos(α)=\cos\left(\overset{→}{v} \:;\overset{→}{B} \,\right)=\frac{v_z}{v}  est constant, ainsi :  F=|q|vB|sin(α)|F=\left|q\right| \: v \:B \:\left|\sin(α) \right|  est aussi constante.
• L’accélération a donc une norme  a=Fm\displaystyle a=\frac{F}{m}  constante ; or, pour un mouvement dont la vitesse à une norme constante, la norme de l'accélération est liée au rayon de courbure local par la relation  a=v2R\displaystyle a=\frac{v^2}{R} ,  donc le rayon de courbure RR est lui aussi constant.
• Puisque  α=(v;B)α=\left(\overset{→}{v} \: ;\overset{→}{B} \right)  est constant, la projection de la courbe sur OxyOxy a une courbure constante : c’est donc un cercle de rayon rr tel que  a=v2R=[vsin(α)]2r\displaystyle a=\frac{v^2}{R}=\frac{[v \;\sin(α) ]^2}{r} ,  c’est-à-dire   r=v|sin(α)|ω\displaystyle r=\frac{v \;\left|\sin(α) \right|}{ω} .
• Ce cercle est parcouru par la projection de MM avec une “vitesse projetée” constante :  v|sin(α)|v \;\left|\sin(α) \right|  ;  ce qui correspond à une vitesse angulaire :  ω=v|sin(α)|r=|q|Bm\displaystyle ω=\frac{v \;\left|\sin(α) \right|}{r}=\frac{\left|q\right| \: B}{m} .  La rotation se fait autour de la direction de B\overset{→}{B} avec le sens qui a le signe de q-q ; la trajectoire est une hélice de pas constant  2πr|tan(α)|\displaystyle \frac{2π \:r}{\left|\tan(α)\right|} .
Lorentz_cor_Im/Lorentz_cor_Im2.jpg
• Soient donc x1x_1 et y1y_1 les coordonnées du centre du cercle projeté dans le plan OxyOxy , les équations paramétriques du mouvement sont alors :  xx1=rcos(ωt+ϕ)x-x_1=r \; \cos(ω \:t+ϕ)   ;   yy1=±rsin(ωt+ϕ)y-y_1=±r \; \sin(ω \:t+ϕ)   ;   z=vztz=v_z \: t .  Ainsi :  vx=rωsin(ωt+ϕ)v_x=-r \:ω \; \sin(ω \:t+ϕ)   et   vy=±rωcos(ωt+ϕ)v_y=±r \:ω \; \cos(ω \:t+ϕ) .
• Par comparaison avec les conditions initiales sur la vitesse, on obtient respectivement  ϕ=0ϕ=0 ou ππ   et   v0y=±rωv_{0y}=±r \:ω   (ϕ=πϕ=π  si  qv0y>0q \:v_{0y}>0  ;  ϕ=0ϕ=0  si  qv0y<0q \:v_{0y}<0 ),  ce qui donne  r=|v0y|ω\displaystyle r=\frac{\left|v_{0y} \right|}{ω} .
• Par comparaison avec les conditions initiales sur la position, on obtient  x1=x0+v0yω\displaystyle x_1=x_0+\frac{v_{0y}}{ω}   et   y1=0y_1=0 ,   c’est-à-dire :  x=(x0+v0yω)v0yωcos(ωt)\displaystyle x=\left(x_0+\frac{v_{0y}}{ω}\right)-\frac{v_{0y}}{ω} \: \cos(ω \:t)   et   y=v0yωsin(ωt)\displaystyle y=\frac{v_{0y}}{ω} \: \sin(ω \:t) .


Spectrographe de masse de Dempster

1. • Accélérés par le champ électrique, sous une tension  U=1000VU=1000 \:\mathrm{V} ,  les ions acquièrent une énergie cinétique :  12mv2=qU\frac{1}{2} m \:v^2=q \:U  (en comparaison, on suppose négligeable leur énergie cinétique initiale, due à l'agitation thermique ; par ailleurs l'énergie finale est visiblement non relativiste puisque l'énergie de masse des ions est  20mpc220GeV≈20 \:m_p \: c^2≈20 \:\mathrm{GeV} ).
• Sous l'effet de la force magnétique  F=qv×B\overset{→}{F}=q \:\overset{→}{v} × \overset{→}{B}  perpendiculaire à B\overset{→}{B} ,  le mouvement ne peut pas acquérir une composante parallèle à B\overset{→}{B} ; or la vitesse initiale est perpendiculaire à B\overset{→}{B} ,  donc le mouvement se fait entièrement dans le plan perpendiculaire à B\overset{→}{B} et passant par la position d'entrée dans le dispositif.
• La force est perpendiculaire à v\overset{→}{v} ,  donc l'accélération tangentielle est nulle et le mouvement est uniforme. Enfin, l'accélération normale est  an=v2R=qvBm\displaystyle a_n=\frac{v^2}{R}=\frac{q \:v \:B}{m}  constante (en norme), donc le rayon de courbure de la trajectoire est constant, ainsi la trajectoire est une portion de cercle de rayon  R=mvqB\displaystyle R=\frac{m \:v}{q \:B} .
• Compte tenu de la forme du dispositif et de l'orthogonalité de la vitesse initiale par rapport à la face d'entrée rectiligne, les trajets parcourus sont des demi-cercles. Les points d'impact, diamétralement opposés au point d'entrée, en sont donc distants d'un diamètre :  D=2mvqB=1B8mUq\displaystyle D=2 \,\frac{m \:v}{q \:B}=\frac{1}{B} \,\sqrt{\frac{8 \,m \:U}{q}} .
• Numériquement :  D1=40,7cmD_1=40\text{,}7 \:\mathrm{cm}  pour 20Ne{}^{20}\mathrm{Ne} et  D2=42,7cmD_2=42\text{,}7 \:\mathrm{cm}  pour 22Ne{}^{22}\mathrm{Ne} .

2. • En considérant :  D=2mqBv=Dvv\displaystyle ∆D=\frac{2 \,m}{q \:B} \, ∆v=\frac{D}{v} \, ∆v ,  l'observation de “zones” d'impact distinctes impose :  A1A2=D2D1>D1+D2(D1+D2)vv\displaystyle A_1 A_2=D_2-D_1> ∆D_1+∆D_2≈(D_1+D_2) \, \frac{∆v}{v}  c'est-à-dire :  vv<D2D1D1+D20,024\displaystyle \frac{∆v}{v}<\frac{D_2-D_1}{D_1+D_2}≈0\text{,}024 .
◊ remarque : compte tenu de :  D=1B8mUq\displaystyle D=\frac{1}{B} \,\sqrt{\frac{8 \,m \:U}{q}} ,  cela donne  vv<(m)2m=m4m\displaystyle \frac{∆v}{v}<\frac{∆(\sqrt{m}\,)}{2 \:\sqrt{m}}=\frac{∆m}{4 \,m}  ;  ou inversement, la résolution du dispositif est caractérisée par une incertitude sur la masse :  mm=4vv\displaystyle \frac{∆m}{m}=4 \frac{∆v}{v} .


Expérience de J.J. Thomson

1. • Les ions sont soumis à la force :  F=q.(E+v×B)\overset{→}{F}=q.(\overset{→}{E}+\overset{→}{v} × \overset{→}{B} \:) ,   en comparaison de laquelle leur poids peut être négligé. En supposant le problème non relativiste, on peut écrire la relation fondamentale de la dynamique de translation en projection sur les trois axes :  mẍ=qBy˙m \:\ddot{x}=q \:B \:\dot{y}  ;  mÿ=qBx˙m \:\ddot{y}=-q \:B \:\dot{x}  ;  mz̈=qEm \:\ddot{z}=q \:E .
• Compte tenu des conditions initiales, l'intégration de la troisième équation donne :  z˙=qEmt\displaystyle \dot{z}=\frac{q \:E}{m} \, t  puis  z=qE2mt2\displaystyle z=\frac{q \:E}{2 \,m} \, t^2  (en prenant l'origine au point d'entrée dans le dispositif).
• L'intégration des deux premières équations donne :  mx˙=qBy+mv0m \:\dot{x}=q \:B \:y+m \:v_0   et  my˙=qBxm \:\dot{y}=-q \:B \:x .  On peut en déduire :  ẍ+(qBm)2x=0\displaystyle \ddot{x}+\left(\frac{q \:B}{m}\right)^2 x=0   et   y=mqB(x˙v0)\displaystyle y=\frac{m}{q \:B} \: (\dot{x}-v_0 ) .
• L'équation différentielle du second ordre en xx a pour solution générale :  x=Xcos(ωt)+Xsin(ωt)x=X \; \cos(ω \:t)+X' \; \sin(ω \:t)  avec  ω=qBm\displaystyle ω=\frac{q \:B}{m}  et où XX et XX' sont deux constantes dépendant des conditions initiales. Pour  t=0t=0  on sait que  x=0x=0  donc  X=0X=0 .  On en déduit :  x˙=Xωcos(ωt)\dot{x}=X' \:ω \; \cos(ω \:t)  et donc  X=v0ω\displaystyle X'=\frac{v_0}{ω} .  On obtient ainsi :  x=v0ωsin(ωt)\displaystyle x=\frac{v_0}{ω} \: \sin(ω \:t)  et  x˙=v0cos(ωt)\dot{x}=v_0 \; \cos(ω \:t) ,  puis :  y=v0ω[cos(ωt)1]\displaystyle y=\frac{v_0}{ω} \: [\cos(ω \:t)-1] .
• Si on considère que :  Lmv0qB=v0ω\displaystyle L≪\frac{m \:v_0}{q \:B}=\frac{v_0}{ω} ,  alors la relation :  x=v0ωsin(ωt)\displaystyle x=\frac{v_0}{ω} \: \sin(ω \:t)  montre que  sin(ωt)1\sin(ω \:t)≪1  et on peut faire l'approximation :  sin(ωt)ωt\sin(ω \:t)≈ω \:t .  Dans ces conditions, on peut écrire :  xv0tx≈v_0 \: t  et  yv0ω[(1ω2t22)1]=12v0ωt2\displaystyle y≈\frac{v_0}{ω} \: \left[\left(1-\frac{ω^2 \: t^2}{2}\right)-1\right]=-\frac{1}{2} v_0 \: ω \:t^2 .
◊ remarque : on utilise un développement à l'ordre 22 pour le cosinus car c'est le terme non nul d'ordre le plus bas pour yy ; on ne prend pas en compte de terme d'ordre 22 pour xx car le terme correspondant du développement du sinus est nul.
• En particulier pour  x=Lx=L  on obtient :  tLv0\displaystyle t≈\frac{L}{v_0}   puis   zqEL22mv02\displaystyle z≈\frac{q \:E \:L^2}{2 \,m \:v_0^{\:2}}   et   yωL22v0=qBL22mv0\displaystyle y≈-\frac{ω \:L^2}{2 \,v_0}=-\frac{q \:B \:L^2}{2 \,m \:v_0} .
◊ remarque : l'effet sur zz est proportionnel à  Ec0\displaystyle \frac{E}{ℰ_{c0}}   (rapport à l'énergie cinétique) et l'effet sur yy est proportionnel à  Bp0\displaystyle \frac{B}{p_0}   (rapport à la quantité de mouvement).

2. • Le “canon à ions” qui crée le faisceau peut focaliser les ions mais il subsiste une incertitude sur v0v_0 due en particulier à l'agitation thermique des atomes initiaux. Les différents v0v_0 donnent des yy et zz différents, mais reliés par l'expression :  zqEL22mv02\displaystyle z≈\frac{q \:E \:L^2}{2 \,m \:v_0^{\:2}}  avec  v0qBL22my\displaystyle v_0≈-\frac{q \:B \:L^2}{2 \,m \:y} ,  donc :  z2mEL2B2qy2\displaystyle z≈\frac{2 \,m \:E}{L^2 \: B^2 \: q} \: y^2 .  Cette expression correspond à l'équation d'un arc de parabole dans le plan des (y,z)(y,z) .

3. • Les différents isotopes ont des masses différentes, donc pour BBLL et qq fixés, mais en l'absence du champ électrique (spectrographe “ordinaire”), ils donnent des taches différentes (proportionnellement à  1m\displaystyle \frac{1}{m} ) selon la direction de l'axe des yy . Toutefois, deux taches sur l'écran peuvent être causées par des masses différentes, mais aussi par des vitesses v0v_0 différentes ; on ne peut pas conclure (et on peut ne même pas le voir si les taches sont peu décalées et se superposent plus ou moins).
• Au contraire ici, pour EEBBLL et qq fixés, deux isotopes donnent des arcs de parabole différents (proportionnellement à mm ) selon la direction de l'axe des zz ; on peut les distinguer même s'ils ont des yy égaux à cause de v0v_0 plus ou moins différents.
◊ remarque : les différentes charges des ions  (q=n|qe|q=n \:\left|q_e \right| )  donnent aussi des arcs de parabole différents,  mais ces arcs sont nettement distincts et correspondent, pour chaque isotope, à une famille d'arcs dont les ordonnées varient proportionnellement à  1n\displaystyle \frac{1}{n} ; par contre, les différences de masses des isotopes causent de légers décalages : chaque arc d'une “famille” (en fonction de nn ) est dédoublé par la présence de deux isotopes.


Systèmes d'équations couplées

1.a. • Les protons sont soumis à la force :  F=q.(E+v×B)\overset{→}{F}=q.(\overset{→}{E}+\overset{→}{v} × \overset{→}{B} \:)  ;  la relation fondamentale de la dynamique de translation s'écrit :  ma=F=qEuz+qBv×uym \:\overset{→}{a}=\overset{→}{F}=q \:E \:\overset{→}{u}_z+q \:B \:\overset{→}{v} × \overset{→}{u}_y .
• Avec les notations de l'énoncé, on en déduit en projection sur les trois axes :
ẍ=ωz˙\ddot{x}=-ω \:\dot{z}  ;  ÿ=0\ddot{y}=0  ;  z̈=Rω2+ωx˙\ddot{z}=R \:ω^2+ω \:\dot{x} .


1.b. • Compte tenu de la condition initiale  y˙(0)=0\dot{y}(0)=0 ,  la relation :  ÿ=0\ddot{y}=0  s'intègre en  y˙=0\dot{y}=0  ;  avec la condition initiale  y(0)=0y(0)=0 ,  ceci s'intègre en  y=0y=0 .  Le mouvement se fait donc dans le plan (Oxz)(Oxz).
• Ceci est prévisible “géométriquement” : la particule étant initialement immobile, la force se limite initialement à la composante électrostatique et le mouvement commence selon l'axe (Oz)(Oz) ; la composante magnétique de la force peut ensuite dévier le mouvement, mais perpendiculairement au champ magnétique, donc selon le plan (Oxz)(Oxz) .


2.a. • Les deux équations sont couplées (elles font intervenir à la fois xx et zz ) ; pour en déduire une combinaison “découplée”, il est donc impossible de ne faire intervenir que l'une des deux (ce qui correspondrait à un coefficient nul pour l'autre). Or, si une combinaison convient avec des coefficients αα et ββ , tout couple de coefficients proportionnels à (α;β)(α \,; β) convient aussi ; donc si  α0α≠0  on peut utiliser  (1;βα)\left(1 \,; \frac{β}{α}\right)  et il suffit alors de renommer ββ le second coefficient pour simplifier.


2.b. • La combinaison obtenue correspond à :  ẍ+βz̈=ω.(βx˙z˙)+βRω2\ddot{x}+β \:\ddot{z}=ω.(β \:\dot{x}-\dot{z} )+β \:R \:ω^2 .
• Pour que l'équation se ramène à la variable  u=x+βzu=x+β \:z  uniquement, il faut et il suffit que la combinaison du membre de droite soit proportionnelle à u˙\dot{u} . Ceci peut s'écrire par exemple en égalant les rapports :  1β=β1\displaystyle \frac{1}{β}=\frac{β}{-1}  ou bien avec le déterminant :  |1ββ1|=0\begin{vmatrix} 1 & β \\ β & -1 \end{vmatrix}=0  ;  on aboutit ainsi à la condition :  β2=1β^2=-1 .


2.c. • L'équation précédente a pour solutions :  β=±iβ=± \mathrm{i} .  La variable cherchée peut donc s'écrire sous la forme :  u=x+izu=x+\mathrm{i} \:z .
◊ remarque : dans le cas général (mathématique) on obtient deux solutions indépendantes (uu' et uu'' ), on intègre les deux équations “découplées” vérifiées par ces variables, puis on calcule les deux inconnues  (ici xx et zz ) en fonction de uu' et uu'' ; mais dans ce cas particulier, les deux solutions sont des conjugués complexes donc il suffit de résoudre une équation puis de considérer la partie réelle et la partie imaginaire.
• L'équation vérifiée par cette variable s'écrit :  ü=iωu˙+iRω2\ddot{u}=\mathrm{i} \:ω \:\dot{u}+\mathrm{i} \:R \:ω^2  ;  c'est une équation différentielle linéaire du premier ordre par rapport à u˙\dot{u} .  Les solutions sont de la forme :  u˙(t)=Rω+Veiωt\dot{u}(t)=-R \:ω+V \:\mathrm{e}^{\mathrm{i}ωt}  où VV est une constante d'intégration. D'après la condition initiale  u˙(0)=0\dot{u}(0)=0  (vitesse initiale nulle) :  0=Rω+V0=-R \:ω+V  ;  ainsi :  u˙(t)=Rω.(eiωt1)\dot{u}(t)=R \:ω .\left(\mathrm{e}^{\mathrm{i}ωt}-1\right) .
• La seconde intégration donne :  u(t)=RωtiReiωt+Uu(t)=-R \:ω \:t-\mathrm{i} \:R \:\mathrm{e}^{\mathrm{i}ωt}+U  où UU est une constante d'intégration. D'après la condition initiale  u(0)=0u(0)=0  (départ de l'origine) :  0=iR+U0=-\mathrm{i} \:R+U  ;  on obtient ainsi :  u(t)=Rωt+iR.(1eiωt)u(t)=-R \:ω \:t+\mathrm{i} \:R .\left(1-\mathrm{e}^{\mathrm{i}ωt} \, \right).
• Ceci donne finalement :  x=Re(u)=Rωt+Rsin(ωt)x=\mathrm{Re}(u)=-R \:ω \:t+R \; \sin(ω \:t)  ;  z=Im(u)=RRcos(ωt)z=\mathrm{Im}(u)=R-R \; \cos(ω \:t) .


2.d. • Les expressions précédentes décrivent un point en rotation (dans le sens “anti-horaire”) sur un cercle, de rayon RR ,  dont le centre CC se déplace selon le mouvement de translation uniforme :  xC=Rωtx_C=-R \:ω \:t  ;  zC=Rz_C=R .  Pour MM ,  c'est le mouvement décrit par un point donné du cercle qui roule sans glisser sur l'axe (Ox)(Ox) ; la courbe est une cycloïde.
◊ remarque :  ω=4,8.107rad.s1ω=4\text{,}8.{10}^7 \: \mathrm{rad.s^{-1}}  ;  R=8,35.103mR=8\text{,}35.{10}^{-3} \: \mathrm{m}  ;  vCx=Rω=4,0.105m.s1v_{Cx}=-R \:ω=- 4\text{,}0.{10}^5 \: \mathrm{m.s^{-1}} .

Lorentz_cor_Im/Lorentz_cor_Im1.jpg

◊ remarque : si on ne connaît pas la cycloïde, il est simple de tracer proprement la courbe en prenant quelques points particuliers :  ωt=π6;π4;π3;π2ω \:t=\frac{π}{6} \,;\, \frac{π}{4} \,;\, \frac{π}{3} \,;\, \frac{π}{2} \;⋯  et en utilisant les symétries trigonométriques.


B. EXERCICE D'APPROFONDISSEMENT

Principe de relativité de Galilée


• D’après ce principe, on montre le lien entre les champs électrique et magnétique (non relativistes) ; pour un changement de référentiel galiléen :
F=q.(E+v×B)\overset{→}{F}=q.\left(\overset{→}{E}+\overset{→}{v} × \overset{→}{B} \,\right)  dans    et   F=q.(E+v×B)\overset{→}{F}'=q.\left(\overset{→}{E}'+\overset{→}{v}' × \overset{→}{B}' \,\right)  dans  ℛ'  ;
avec  v=ve+v\overset{→}{v}=\overset{→}{v}_e+\overset{→}{v}'.
• On obtient par comparaison :  B=B\overset{→}{B}'=\overset{→}{B}   et   E=E+ve×B\overset{→}{E}'=\overset{→}{E}+\overset{→}{v}_e × \overset{→}{B} .
• Ceci montre qu’il s’agit d’un effet “électromagnétique” dont la signification physique est globale, où la séparation entre une partie électrique et une partie magnétique est d'une certaine façon arbitraire (elle dépend du référentiel).