• En mode alternatif, les voltmètres peuvent mesurer la valeur
efficace du signal, c’est-à-dire la racine carrée de la moyenne du
carré :
.
Pour un signal sinusoïdal
on obtient ainsi : .
Mais pour les intégrales sur une période, les fonctions sinus et
cosinus sont juste décalées dans le temps, donc elles sont égales
:
; en outre donc la
valeur commune de ces deux intégrales est :
. On obtient donc :
et
.
Pour un signal triangulaire, en calculant sur une demi-période
seulement (par symétrie), on peut écrire :
avec
. On obtient ainsi :
. Or, pour les intégrales sur une demi-période : .
On obtient donc :
et
.
• Expérimentalement, on étudie d’abord des signaux sinusoïdaux
de fréquence
pour lesquels sont prévus les multimètres.
On vérifie que la tension de décalage du signal
est négligeable en comparaison de l’amplitude (on
mesure sur
l’écran de l’oscilloscope et avec
le multimètre intégré à l’oscilloscope).
On compare ensuite
et les valeurs efficaces
indiquées par deux multimètres en mode alternatif (la deuxième
avec celui intégré à l’oscilloscope).
Les écarts constatés sont comparables aux incertitudes de mesure
(assez grandes pour l’oscilloscope), ce qui semble confirmer la
relation entre l’amplitude et la
valeur efficace
.
• On étudie ensuite de même des signaux triangulaires.
On compare alors
et les valeurs efficaces
indiquées par deux multimètres en mode alternatif (la
deuxième avec celui intégré à l’oscilloscope).
Les écarts constatés sont comparables aux incertitudes de mesure
(assez grandes pour l’oscilloscope), ce qui semble confirmer la
relation entre l’amplitude et la
valeur efficace
.
◊ remarque : ceci montre que la mesure effectuée est dans les
deux cas la valeur efficace “vraie” (et non simplement l’amplitude
divisée par ).
• On ajoute ensuite une composante continue aux signaux
alternatifs afin de savoir si les multimètres utilisés (en
mode alternatif) filtrent ou non la partie alternative avant de
mesurer la valeur efficace.
Pour un signal sinusoïdal décalé on obtient
encore ainsi
si l’appareil filtre la partie alternative avant de la mesurer,
mais dans le cas contraire on obtient :
c’est-à-dire que la valeur efficace est :
supérieure à et
à mais
inférieure à .
Pour un signal triangulaire décalé
on obtient encore ainsi
si l’appareil filtre la partie alternative avant de la mesurer,
mais dans le cas contraire on obtient :
c’est-à-dire que la valeur efficace est :
supérieure à et
à mais
inférieure à
.
• Expérimentalement, on étudie d’abord des signaux sinusoïdaux
de fréquence
pour lesquels sont prévus les multimètres.
On ajoute une tension de décalage au signal, puis on mesure sur l’écran de l’oscilloscope et avec le multimètre intégré à l’oscilloscope.
On compare ensuite
et les valeurs efficaces
indiquées par deux multimètres en mode alternatif (la deuxième
avec celui intégré à l’oscilloscope).
On constate que le multimètre de précision n’est pratiquement
pas influencé par le décalage (les écarts sont inférieurs aux
incertitudes de mesure), c’est-à-dire qu’il mesure en fait la
valeur efficace de la partie alternative du signal (il filtre la
partie alternative avant de la mesurer).
Au contraire, le multimètre intégré à l’oscilloscope semble
mesurer la valeur efficace “vraie” du signal total,
c’est-à-dire :
, mais la précision est assez médiocre (le circuit
électronique effectue probablement une intégration, assez sensible
aux parasites).
• On étudie ensuite de même des signaux triangulaires.
On compare alors
et les valeurs efficaces
indiquées par deux multimètres en mode alternatif (la deuxième
avec celui intégré à l’oscilloscope).
On constate que le multimètre de précision n’est pratiquement
pas influencé par le décalage, c’est-à-dire qu’il mesure la valeur
efficace de la partie alternative du signal.
Au contraire, le multimètre intégré à l’oscilloscope semble
mesurer la valeur efficace “vraie” du signal total, mais la
précision est assez médiocre.
• Si enfin on ajoute un décalage très grand, à tel point
d’aboutir à une déformation du signal par saturation aux environs
de
(saturation des A.O. des dispositifs électroniques), alors on
constate que les mesures semblent devenir incohérentes. Cela est
dû au fait que la valeur efficace dépend de la forme du signal
(par exemple, coefficients
et
différents selon que le signal est sinusoïdal ou triangulaire).
Ainsi, même si on n’a besoin que de mesurer les valeurs
efficaces, il est prudent de toujours contrôler la forme des
signaux à l’oscilloscope pour s’assurer que ce qui s’affiche sur
le multimètre correspond bien à ce qu’on veut mesurer (il faut ne
JAMAIS faire confiance aveuglément aux appareils de mesure).
• En principe, la mesure de la valeur efficace ne dépend pas de
la fréquence du signal. Mais pour les générateur qui mesurent la
valeur efficace de la partie alternative, le dispositif de
filtrage avant mesure ne fonctionne pas aussi bien à toutes les
fréquences (les très basses fréquences sont très semblables au
continu).
• On étudie d’abord des signaux sinusoïdaux (la tension de
décalage
est négligeable) :
On constate ici encore que le multimètre intégré à
l’oscilloscope n’est pas influencé par le changement de fréquence.
Au contraire, le multimètre de précision, qui mesure la valeur
efficace de la partie alternative, affiche un résultat très
approximatif (et très fluctuant) à trop basse fréquence.
• À haute fréquence (petite période), un multimètre en mode
continu mesure la moyenne du signal sur un grand nombre de
périodes. Pour un signal de la forme : on obtient
:
(et de même pour un signal triangulaire décalé).
À basse fréquence (grande période), un multimètre en mode
continu mesure sur une durée très inférieure à la période ; il
suit ainsi l’évolution de
.
Aux fréquences intermédiaires, de l’ordre du hertz, le
multimètre essaye de suivre
mais mesure en fait une moyenne sur une durée plus ou moins
inférieure à la période : l’affichage fluctue sans cesse de façon
apparemment chaotique.
• Peut-être un jour, si des étudiants fournissent des données...
◊ remarque : ne disposant pas de données expérimentales, on
choisit ici de se baser sur un signal simulé, partant du principe
que la méthode peut être étudiée aussi efficacement ainsi ; on
choisit un signal en “dents de scie” car il présente une nette
discontinuité qui pourrait sembler difficile à reproduire à l'aide
des courbes régulières que sont les sinusoïdes.
• Avec un tableur, assisté d'un solveur, on ajuste jusqu'à
l'ordre 4 une somme de Fourier pour approcher un signal en “dents
de scie”. La comparaison de simulations successives aux ordres
intermédiaires (ici 1 et 4) donne une idée de l'efficacité de la
méthode.

◊ remarque : sur cet exemple on a utilisé Excel avec le solveur
associé de Frontline systems (c'est nettement plus rapide que de
chercher par tâtonnements) ; c'est aussi possible avec LibreOffice
(le solveur de la version 6 en mode non linéaire y parvient avec
un peu d'aide), ou en utilisant le solveur minimi (dans un
tableur, Maple ou python).
• Le résultat obtenu n'est pas exactement le même en ajustant
successivement chaque terme ou en ajustant globalement. Par
exemple, l'ajustement individuel du terme fondamental donne
:
et
; la contribution du fondamental dans l'ajustement global
d'ordre 4 donne :
et
. De façon générale la différence semble ici négligeable
(nettement inférieure aux incertitudes de mesure usuelles) mais
cela peut dépendre de la forme du signal étudié.