RG XVI - EFFETS DE LA ROTATION D'UN ASTRE
Équations du mouvement dans le plan équatorial.
Étude générale
• Tout mouvement initié dans le plan équatorial y subsiste par
symétrie. La métrique y est :
avec :
;
;
;
;
;
.
En l'absence d'effet électromagnétique, les équations du mouvement
(géodésique) d'une particule test peuvent s'écrire
avec le lagrangien
(avec les dérivées par rapport à un paramètre à préciser).
Pour une particule massive, on utilise dans cette partie (dans
la suite plutôt le temps propre ). C'est
impossible pour les photons, pour lesquels
; on est alors amené à utiliser un paramètre imposé
par sa relation aux
selon les équations correspondantes (en fait
).
• Pour
on obtient :
donc
.
Cette quantité constante est l'impulsion généralisée associée au
temps ; elle
correspond à une généralisation de l'énergie (
est un vecteur de Killing).
◊ remarque : pour le cas de Schwarzschild, donc
on retrouve la constante
correspondante.
• Pour on
obtient :
donc .
Cette quantité constante est l'impulsion généralisée associée à
l'angle ; elle
correspond à la généralisation du moment cinétique (
est un vecteur de Killing).
◊ remarque : pour le cas de Schwarzschild,
et
donc on retrouve la constante
correspondante.
• Puisque , le système
de deux équations a pour solution :
;
.
• Le résultat de l'équation radiale peut être obtenu plus simplement
en reportant les expressions de
et dans la
métrique ; ainsi, après simplification :
.
En posant
on obtient :
◊ pour un photon :
; ;
◊ pour une particule matérielle :
; .
◊ remarque : avec on
retrouve le cas de Schwarzschild :
◊ pour un photon : ;
◊ pour une particule matérielle
: .
Trajectoires des particules matérielles
• On peut étudier les types de trajectoires en s'aidant de la
comparaison avec le cas de Schwarzschild.
La loi radiale peut s'écrire :
avec un “potentiel radial” :
.
Pour on
retrouve la loi déduite du cas de Schwarzschild, pour laquelle
:
. Une différence importante est toutefois qu'ici le potentiel
radial dépend non seulement de mais aussi
de .
• Le regroupement par puissances de
met alors en évidence une autre formulation : .
On y constate que, pour rechercher les extrémums afin de discriminer
les types de trajectoires, un paramètre plus pratique peut
être
:
.
Ainsi le terme en
n'est que du premier ordre en et le terme
en
n'en dépend plus.
• Pour fixé, les
variations du “potentiel radial” en
fonction de sont
analogues à celles du cas de Schwarzschild ; les types de
trajectoires correspondants le sont donc aussi.
Pour les rotations dans le sens direct (avec
et
).
Pour le sens rétrograde (avec
et
) les rayons caractéristiques et les niveaux d'énergie sont un
peu plus grands.
◊ remarque : il est utile de reporter (en pointillés) la
valeur
jouant ici un rôle équivalent à celui de l'énergie mécanique
massique (constante) dans le cas newtonien ; cette quantité doit
pouvoir être au niveau des extremums pour pouvoir conclure
l'analogie sur les types de trajectoires.
• En particulier il existe des trajectoires bornées entre deux
distances et .
D'autres, pour de plus grandes valeurs de l'énergie (selon la
valeur de pour donné),
peuvent ne pas être bornées supérieurement.
D'autres enfin, pour des énergies dépassant le maximum, peuvent ne
pas avoir de minimum d'approche et rejoindre forcément la
singularité (la rotation doit être suffisante par rapport au
mouvement radial) ; qui plus est, l'existence même du maximum
suppose que ne soit pas
trop petit.
• Une différence importante intervient par contre ici : dépend
aussi de . Ainsi, les
courbes correspondant à des plus grandes énergies sont déformées.
Pour
et
fixés, les variations du “potentiel radial”
en
fonction de sont
représentées ci-après (en particulier pour
).
On constate essentiellement que les plus grandes valeurs de relèvent le
maximum et déplacent le minimum vers des plus grandes valeurs
de .
En pratique il semble que, pour fixé, les
particules plus proches du centre tournent plus si elles ont plus
d'énergie.
• Au contraire pour
et
fixés, les variations du “potentiel radial”
en
fonction de
,
représentées ci-après (en particulier pour
), montrent que les plus grandes valeurs de abaissent le
maximum et déplacent le minimum vers des plus petites valeurs
de .
L'augmentation de rotation évoquée intervient dans le sens direct et
les particules plus proches du centre tournent moins dans le sens
inverse si elles ont plus d'énergie.
• On peut préciser les courbes en étudiant le lieu des extrémums,
caractérisés par :
.
Ceci impose : ; puis
en combinant la condition d'extrémum avec l'expression de
on obtient
:
; cela définit paramétriquement (en fonction de ou de ) les
courbes reportées en tirets.
📖 exercice n° I.
Trajectoires des photons
• On peut de même étudier les types de trajectoires en s'aidant de
la comparaison avec le cas de Schwarzschild.
Avec la
loi radiale peut s'écrire avec un
“potentiel radial” :
.
Pour on
retrouve la loi déduite du cas de Schwarzschild, pour laquelle
:
.
Le comportement est semblable : les trajectoires passant trop près
de l'astre n'ont pas de minimum d'approche (la rotation décrite
par doit être
suffisante par rapport au mouvement radial).
• On peut préciser les courbes en étudiant le maximum, caractérisé
par : .
Ainsi :
; .
La condition
nécessite
(sinon la trajectoire rejoint forcément la singularité
en
), où l'expression littérale compliquée de la valeur
limite est de
peu d'intérêt ici (il est plus efficace de tracer les courbes
correspondant à ces cas limites).
Pour le sens direct (en vert, avec
et
) ; la distance minimum d'approche est diminuée.
Pour le sens rétrograde (en rouge, avec
et
) ; la distance minimum d'approche est augmentée.
Effet Lense-Thirring
• De façon générale, l'effet Lense-Thirring est associé à
l'entraînement par la rotation de l'espace autour d'un astre en
rotation.
Une particule de moment cinétique nul (qui donc “ne tourne pas” par
rapport à l'espace), est telle que :
.
Pour une particule en chute libre, initialement radiale, depuis
l'infini, dans le plan
(elle y reste d'après la symétrie), la conservation impose que la
trajectoire ne reste pas radiale : .
On peut tracer les trajectoires correspondantes des photons,
pour
et
; puis pour des cas proches des limites
.
On constate que pour le cas rétrograde la trajectoire est finalement
“entraînée” dans le sens direct par la rotation de l'espace-temps
autour de l'astre.
◊ remarque : la limite de l'horizon correspond dans ce cas
à
.
• On décrit toutefois principalement l'effet Lense-Thirring par son
effet sur la déviation géodésique d'un gyroscope. La précession est
légèrement diminuée pour un gyroscope en orbite circulaire dans le
sens direct, ou augmentée dans le sens inverse.
📖 exercices n° II, III, IV et V.