PARAMÈTRES AVEC CONTRAINTES PHYSIQUES
• Pour traiter le cas d'un paramètre p soumis à une contrainte physique, par exemple un paramètre positif par définition, le logiciel MINUIT utilise un changement de paramétrisation : le minimiseur utilise un paramètre q tel que p = p(q) ≥ 0.
On peut pour cela, dans fonc, remplacer p par une expression
comme p = exp(q) (mais de nombreuses autres peuvent
convenir, plus ou moins bien adaptées à chaque cas particulier).
Une fois ajusté q ± dq, il suffit dans ce cas
d'utiliser dp = exp(q) dq pour estimer
raisonnablement l'incertitude sur p (et de même les covariances
et corrélations associées).
Un inconvénient est que si le minimum de l'expression étudiée
correspond à p < 0 (soit parce que le modèle est
inadapté, soit parce que les données expérimentales ont un
biais) l'ajustement aura tendance à faire tendre p vers zéro,
donc q vers moins l'infini et dq vers l'infini ; l'incertitude
dp sera alors difficile à estimer (de la forme 0 x ∞).
Ayant initialement procédé de même, j'ai essayé de modifier la
minimisation pour “freiner” la divergence de q quand cela
correspond à p plus proche de la limite que l'incertitude dp
correspondante. Mais cela perturbe souvent le calcul
d'incertitudes et les valeurs obtenues ne sont pas totalement
convaincantes (possibilité de biais).
• On peut alors préférer choisir une expression comme p =
q^2 (ou une expression avec un extremum se comportant de
façon analogue), mais un ajustement donnant q =
0 (c'est ce cas qui pose problème) avec une
répartition ± dq de part et d'autre, donne une
répartition de p entre 0 et (dq)^2
autour d'une moyenne non nulle. La relation dp =
|2q| dq = 0 ne peut pas être utilisée.
En raisonnant sur la partie q ≥ 0 (l'autre moitié
donne les mêmes valeurs de p) on voit que q y
varie entre 0 et dq ; on peut donc estimer que p y
varie environ autour de (dq/2)^2 avec une
répartition d'écart dp intermédiaire entre
(dq/2)^2 et (dq)^2 - (dq/2)^2 = 3(dq/2)^2
; ceci permet d'estimer dp = {(dq)^2}/2.
Mais par ailleurs, dans la mesure où cela intervient quand la
valeur ajustée tend à se bloquer sur la limite, on peut
considérer qu'il y a une incertitude structurelle sur
l'adaptation du modèle aux données. Il me paraît alors judicieux
de doubler : dp = (dq)^2.
Cette approche reste toutefois assez approximative : outre le
fait qu'il faut conclure différemment selon que l'ajustement se
bloque sur la limite ou non, le résultat dépend de la
répartition exacte des valeurs, donc de chaque cas étudié.
• Un certains nombre de tests m'ont convaincu qu'une meilleure
méthode consiste à utiliser une expression de la forme p =
abs(q) : si le paramètre p essaie de tendre vers une
valeur négative, le processus laisse possible la limite q
≤ 0 mais en la faisant correspondre à p ≥ 0,
ce qui a pour effet de bloquer q (donc p) au voisinage de la
valeur limite 0, tout en sachant très raisonnablement estimer
dq, d'où on déduit comme précédemment dp = dq (et
les covariances et corrélations associées, dont il faut
toutefois changer le signe si le minimum ajusté correspond
à q ≤ 0). Un avantage est en outre que cela convient
de même pour les cas où l'ajustement se bloque ou non sur la
limite.