• Si on considère que, dans son référentiel
propre, la durée entre le départ et l'arrivée d'un
photon est nulle (ds = 0), et de même pour toute
particule de masse nulle, alors le photon contient l'information sur
son arrivée dès l'instant (par rapport à nous) de
son départ. Ainsi l'expérience d'Aspect serait
convaincante, mais faussée par principe : les durées
considérées n'étant pas celles qui importent.
L'idée d'une “thermodynamique cachée” n'est dans ce cas
pas éliminée, dans la mesure où elle ne fait
intervenir que des variables cachées non locales (ou avec une
“localisation” généralisée au sens de ds =
0).
• D'une certaine façon, il peut paraître contradictoire
d'envisager une mécanique basée sur une
redéfinition de l'espace-temps, en prenant un argument de base
dans la métrique de l'espace-temps qu'on envisage être
contestable. Mais ce n'est pas forcément une contradiction : on
peut considérer un espace adapté aux interactions de
base, et dont les propriétés statistiques redonneraient
(après une sorte de “première renormalisation”) un “vide”
ayant les caractéristiques quantiques et relativistes des
théories “usuelles”.
Si les objets élémentaires sont des interactions entre un
émetteur et un récepteur, peut-être faut il
raisonner dans un espace de bipoints émetteur-récepteur
(orientés) associés aux propagateurs qui les relient.
Peut-être que tous les raisonnements que nous envisageons,
basés sur des observations, et donc considérant la
physique vue par des récepteurs, ne sont que l'un des aspects de
la réalité physique (ne considérant que les
propriétés de l'une des extrémités des
bipoints) [1, 2].
Des questions fondamentales pourraient être : quelle est la
topologie d'un tel espace ? peut-on lui associer une métrique ?
En particulier, la dimension trois de notre espace (apparent ?) ne
doit
elle pas se déduire de la topologie des diagrammes d'interaction
(à la Feynman), avec une valeur minimum pour permettre les
connexions du type d'interactions considéré (et donc
dépendant éventuellement du type d'interactions), et avec
peut-être des aspects de dimensions fractales ? Par exemple, la
dimension trois est l'entier minimum pour que, dans tout ensemble
fini et points (et même probablement dans “tout” ensemble infini,
moyennant quelques éventuelles restrictions), il soit possible de
relier tous les couples de points par une ligne continue
(symbolisant une interaction dans les diagrammes) sans que ces
lignes se coupent [3].
espace
dont
les objets élémentaires sont des points (en interaction)
espace
dont
les objets élémentaires sont des interactions (entre
points)
Il serait d'ailleurs peut-être utile de chercher si des approches
duales, dans l'esprit des méthodes de Gergonne et Poncelet, ne
permettraient pas une compréhension plus efficace [4].
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Références :
1. Bien que différents, ces aspects ne sont pas sans rapport
avec la notion de twistor envisagée par R. Penrose ;
curieusement, ce dernier semble ne pas utiliser
l'instantanéité relativiste qui peut en découler ;
voir par
exemple : “la nature de l'espace et du temps”, S. Hawking et
R.
Penrose, Princeton University Press 1996 (Gallimard 1997 pour la
traduction), chapitre VI.
2. La necessité de bien identifier les objets fondamentaux
apparait aussi lors de la coalescence de photons indiscernables,
provenant de sources de photons uniques ; voir par exemple :
“Photons
indiscernables : qui se ressemble s'assemble”, I. Robert-Philip et
coll., Images de la Physique 2006, p. 106.
3. Voir par exemple : “le problème de la fabrique de briques”, J.P.
Delahaye, Pour la Science n° 424, février 2013.
4. Voir par exemple : “le premier journal de mathématiques”, C.
Gérini, Pour la Science n° 332, juin 2005.